Un site de rencontres sur Internet, c’est un moyen garanti de rencontrer « facilement » des garçons et des filles célibataires. De ce point de vue, pas d’arnaque à l’horizon : grâce à eux, on peut véritablement vivre de belles histoires d’amour (ou de fesses).
En revanche, ce sur quoi les sites se montrent en général beaucoup moins bavards, c’est sur leur ratio hommes/femmes. Or pour nous, pauvres clients testostéronés, quel intérêt de payer un abonnement à 30 € sur un site où il n’y aurait qu’une femme pour 10 hommes ? Déjà que les femmes sont systématiquement plus sollicitées que les hommes (le désir est plus fort chez l’homme, c’est ainsi) alors si en plus, elles sont en écrasante minorité, faire une simple rencontre promet d’être herculéen.
Voilà une raison de préférer Meetic aux autres petits sites en général : il y a un parc d’abonné(e)s véritablement phénoménal et il y a au moins une femme pour deux hommes (en pratique : autant de femmes que d’hommes connectés en même temps aux heures de pointe, d’après son PDG).
Fantastique, alors ! Le grand amour est à portée de clic : je m’inscris, je visite quelques pages, je m’arrête sur la fiche d’une fille hyper mignonne (c’est universel) et intelligente (ou stupide selon mes goûts et mes capacités), je la contacte, on se rencontre, on s’embrasse, on fait l’amour et on se marie. Waouh ! Oui mais voilà : 98% des mecs (il doit bien y en avoir 2% de résignés d’avance) ont cette logique d’approche. Et quand on devine qu’une énorme minorité de filles plaît à une énorme majorité de garçons, cela donne une bonne idée de l’étendue des dégâts. Evidemment, personne n’est dupe : tout le monde sait que les jolies filles sont largement plus sollicitées que les moches. Mais vous rendez-vous vraiment compte à quel point ?
Pour l’expérience du jour, j’ai créé sur Meetic une fausse demoiselle d’une vingtaine d’années : très mignonne (mais pas plus qu’il ne faut : le genre de fille au charme naturel que nous croisons tous les jours dans la rue) et pas très fute-fute (une fille somme toute banale : il faut bien qu’il y ait un revers à la médaille). « Elle » ne chatte avec personne, ne répond à aucun mail, « je » me contente d’observer…
> Premier point : le nombre de visites. Les habitués de Meetic savent qu’on obtient bien plus de visiteurs sur sa fiche (et donc qu’on augmente son potentiel de rencontres intéressantes) quand on se connecte et qu’on reste connecté souvent. Sinon, on se retrouve en queue des listes de recherche du sexe opposé et on finit rapidement aux oubliettes. C’est particulièrement caractéristique quand on est un homme : si on ne met pas de photo et qu’on ne se connecte pas, on a en général… zéro visites…
J’ai donc laissé ma demoiselle imaginaire dormir un mois entier sans jamais me reconnecter, histoire de voir quel intérêt elle arriverait encore à susciter. Au bout de 30 jours d’inactivité, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’a pas manqué de prétendants :

121 flashs, 47 mails… Inutile de dire que lorsqu’on tente le coup de contacter une jolie fille qui ne s’est pas connectée depuis un moment, on est certain de passer quasi inaperçu au milieu de dizaines de sollicitations. Pas très encourageant…
> Deuxième point : le tchat. Tous les abonnés de Meetic savent que les abonnées sont très sollicitées sur le tchat, en particulier lorsque ces dernières ont une photo et que celle-ci est attractive. Ma demoiselle n’échappe donc pas à la règle et il ne reste plus qu’à constater l’étendue des dégâts quand on reste en ligne :

C’est un véritable problème que le tchat sur Meetic : les filles y sont littéralement harcelées. Voilà pourquoi on a très peu de chances d’avoir une réponse auprès d’une (trop) jolie fille si on tente de la contacter via le tchat. Quand on sait que certains hommes n’hésitent pas à contacter systématiquement des dizaines de filles en même temps pour avoir une chance d’avoir quelques réponses, on devine que la moindre fille « attirante » est d’emblée assenée de messages.
Mais alors, et j’en arrive au troisième point, dans cette lutte sans merci, vous vous demandez sûrement de quelle façon ces dizaines de garçons abordent les demoiselles qu’ils convoitent, quelles astuces rhétoriques ils trouvent pour rivaliser avec leurs voisins, quelles accroches ils lancent pour être plus captivant qu’un autre… Alors pour le plaisir des méninges, voici sans tri les 21 premières demandes de tchat que ma demoiselle fictive a reçues lorsque je me suis prêté à ces petites expériences :

On sait tous qu’un site de rencontres sur Internet est une arène de combat passif pour célibataires, qu’il a quelque chose de la vente aux enchères du coeur, d’une foire à l’amour capitaliste où la loi du marché dirige le choix des rencontres que l’on y fait. Il est donc plus que souhaitable (surtout pour les garçons, en surnombre sur ces sites) de soigner son message lors d’un premier contact comme on le ferait pour postuler dans une entreprise. D’autant plus si on compte sur un hypothétique résultat…
Pourtant, j’ai toujours été médusé à la vue des mails que les filles peuvent recevoir de la part des garçons (du moins chez les 18-30 ans) sur un site de rencontres : des mails généralement vides d’intérêt, plus courts qu’un SMS et malgré tout… bourrés de fautes d’orthographe. Je veux bien qu’il y ait quelques cas de dyslexie, que le français ne soit pas la langue maternelle de certains autres, mais à ce point là… il semble que le facteur à incriminer soit plutôt le bon vieux « foutage de gueule ».
Cela fait donc maintenant environ 1 an que j’ai créé une fille imaginaire sur Meetic, volontairement jolie et simple(tte) afin de récolter les messages les plus… euh… « surprenants » ou « typiques », disons. Depuis le mois de Novembre dernier, cette demoiselle imaginaire a encore reçu plus de 300 messages. Cela va du pathétique « J aimerai te conaitr 1peu + » au rare message un peu plus construit et un peu moins paresseux. Rajoutez là-dedans les autopromotions à base de moi-je et autres abordages foireux.
On pourrait parfois se dire qu’ils font exprès d’être idiots, ces garçons, qu’ils s’amusent… mais quand on se souvient qu’un site comme Meetic est payant (24.95€ minimum pour 1 mois pour les garçons), on commence à réaliser l’ampleur de la catastrophe.
Voici donc, pour cette quatrième édition d’ « Une belette pour des blaireaux », une jolie sélection de 12 messages authentiques reçus par ma demoiselle virtuelle de 20 ans :



Place à mon petit jeu sadique préféré et son exposition artistique des mails masculins les plus pathétiques (si possible !) reçus par mon appât féminin en place sur Meetic !
Le rappel des épisodes précédents est toujours disponible directement depuis le menu à gauche « un appât féminin sur Meetic » et je dois reconnaître que la nouvelle saison s’annonce toujours aussi fructueuse !
Dans leur ensemble, les messages sont toujours pareils : courts, bâclés, soporifiques, suppliants ou destinés à vanter les mérites innombrables de leur auteur. Très peu essaient d’être un tantinet originaux ou de personnaliser leur approche. Bon… je rappelle tout de même que le niveau de la fausse fille de 20 ans vole délibérément bas… mais on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre ! ;-)
Voici donc une nouvelle sélection exclusive de 9 mails authentiques (je le rappelle parce que ça paraît tellement incroyable parfois…) que sont capables d’envoyer certains :


La fausse fille que j’avais créée sur Meetic fin mai continue d’être active et de susciter l’attrait de garçons plus inintéressants les uns que les autres. A en juger bien sûr par la qualité de leurs mails.
La première chose qui m’avait frappé au départ chez eux était le caractère quelconque de leurs écrits qui ne racontaient rien ou pas grand-chose quand ils ne faisaient pas tout simplement la taille d’un SMS… Il semble que l’ Email ne soit pour eux qu’un moyen de faire un premier signe, de montrer leur existence à l’autre. Un peu à la manière des cerfs qui brament, des grillons qui stridulent : ils ne sont pas là pour réinventer le monde mais pour attirer les femelles et assurer la survie de l’espèce. Si vous doutiez encore que l’homme (au sens général) puisse être un animal, je vous conseille d’inscrire sur Meetic une belle femme pulpeuse aux signes extérieurs de fécondité, vous n’aurez même pas besoin de vous munir d’une paire de jumelles pour observer le miracle de la nature.
Voici donc un nouveau recueil de quelques pièces reçues par la demoiselle imaginaire. Je tiens à rappeler que tous les mails présents ici le sont dans leur intégralité : ceux qui peuvent sembler se finir abruptement sont authentiques.


En 6 jours, 280 garçons sont venus visiter sa page. 29 mails lui sont parvenus… Il s’agit bien sûr de mon appât féminin créé sur Meetic qui fonctionne parfaitement bien. Je vous parlais hier de ma stupéfaction face à la superficialité des mails qui lui sont parvenus. Moi qui m’attendais à de longues lettres d’amour ringardes récupérées dans de vieux bouquins, à des supplications laborieuses à la rencontre, à du machisme teinté de misogynie en action… Rien de tout ça ! On est au contraire, pour la forme, plus proche du SMS que de l’essai littéraire, pour le fond, plus proche de la méduse que de l’homme moderne.
Voici donc un recueil des messages qu’une fille peut recevoir quand elle est inscrite sur Meetic :



Voici maintenant une session de Chat à laquelle j’ai fini par répondre, tellement le mec me semblait pathétique et lourd. J’ai bien fait !

La fausse fille créée sur Meetic fonctionne parfaitement bien : 100 visiteurs sur sa fiche au cours des premières 24 heures… elle attire les regards et c’est bien là son but. Si je ne vous cache pas que j’avais quelques (tous petits) scrupules au départ à tendre ce piège à cons, j’ai vite changé d’avis en voyant les premiers mails arriver.
Consternation, dépit, déception… résument assez bien mon sentiment. Certes, je ne m’attendais pas à voir Victor Hugo débarquer dans la boîte Mail. Mais rien non plus ne me préparait à ce degré zéro de la communication masculine.
Car non seulement ils n’ont rien à dire mais en plus ils ne s’en cachent pas !
Mettons les choses au clair : Si on sait tous que le chatteur moyen a rarement des choses intéressantes à dire, on se rend aussi vite compte que le chatteur mâle célibataire, bien que poussé par ses pulsions à rentrer en contact avec le sexe opposé, n’est pourtant guère plus inspiré que ses amorphes congénères. Pour sa défense, on pourrait très bien incriminer le facteur du direct : la rencontre se déroulant en temps réèl, il n’est peut-être pas très inspiré dans l’instant et intimidé par les secondes qui tournent et qui le rappellent à son clavier. On peut aussi affirmer que le dialogue du Chat réclame des phrases courtes et rapides pour favoriser le dialogue – par opposition au monologue du mail.
Par conséquent, pour ce qui est des mails, toute la subtilité des prétendants devrait s’y révéler : protégés derrière leur écran et libérés du chronomètre, les garçons ne devraient plus avoir aucune contrainte à soigner leurs écrits pour captiver l’attention de la belle. Or, à ce jour, sur les 22 mails reçus par mon appât féminin, il n’y en a pas un seul qui soit un tant soit peu captivant : non seulement, la grosse majorité fait moins de 160 caractères, soit la longueur d’un SMS… mais les autres ne sont qu’un copier-coller d’un rapide descriptif indigeste, bourré de fautes, aussi attachant qu’un yack empaillé.
C’est finalement une bonne nouvelle pour moi car j’ai l’impression d’un seul coup d’être propulsé au rang des hommes exceptionnels.
Mais je peux aussi me demander si toute cette misère humaine ne vient pas se rassembler justement sur les sites de rencontres… Auquel cas je ne serais plus qu’un borgne roi au royaume des aveugles.