Samedi…
13h00
J’ai du mal à croire que dans 2 heures, je serai avec Iséa ! C’est ma seconde rencontre avec une fille « Meetic » ! Pas encore suffisant pour que je prenne la chose comme une banalité. Je me rase, saute dans ma douche et en ressort survolté. Evidemment, j’ai choisi cette fin de semaine pour faire une vague poussée d’acnée. Bordel, j’ai plus 16 ans, merde !
13h30
Avant d’aller attraper mon RER, afin de me mettre dans l’état le plus alerte possible, j’avale mon trio favori :

14h20
J’envoie un SMS à Iséa pour lui faire un coucou. Elle me répond tout de suite, me prévenant par l’occasion qu’elle aura un peu de retard (elle déjeûnait le midi avec une amie).
14h45
Le compte à rebours des stations de métro commence : Plus que dix stations… 9… 8… Au fur et à mesure que je me rapproche de mon arrêt, la tension monte, la distance entre elle et moi se réduit, je me fais rattraper par la réalité… C’est exactement la même sensation qu’avec les toboggans tubulaires d’Aqua Boulevard : on se réjouit avant de se lancer en s’imaginant la bose dose d’adrénaline qui va être la sienne. Une fois dedans, quoi qu’il arrive, on n’a plus aucun contrôle sur la situation, contraint de subir l’action jusqu’au bout et ce quel que soit son degré d’épouvante ! Il en est de même pour moi « tout seul » dans mon Métro. Je suis coincé sans pouvoir m’échapper. Il fonce à toute allure vers ce que j’ai initalement choisi avec jubilation mais qui maintenant me terrorise à mesure que j’avance. Il est trop tard, la machine est lancée, je ne peux plus rien arrêter.
Exaltation des sensations : toujours un grand moment !
15h00 (oui, pile à l’heure !)
Mon Métro arrive à « Château d’eau ». Je descends. Il y a deux sorties, j’en prends une au hasard. Par chance, les deux se font face dans la rue, je vais pouvoir les surveiller facilement. Personne encore en vue.
15h15
Toujours personne. Je fais de vagues allers et retours sur le trottoir, cela me permet de me détendre. Je me mets un peu à l’écart des escalators de la station de Métro, histoire de conserver une vue d’ensemble. Mon stress a relativement disparu. C’est un gros avantage que de ne pas avoir à attendre assis. Avantage aussi d’être arrivé en avance : on repère les lieux, on se forge en panique un environnement familier. Et puis, qu’elle soit à la bourre me donne très subjectivement un avantage sur elle. Juste ce qu’il me faut pour rester zen !
15h20
J’aperçois de loin une jeune fille qui pourrait hypothétiquement être Iséa. Je la vois saisir son téléphone portable. Mon téléphone sonne. C’est elle !
Nous nous rapprochons l’un de l’autre et nous faisons la bise. Ma première impression est nettement meilleure qu’avec Eléa. Iséa est souriante, elle s’excuse pour son retard. Elle est assez différente de ses photos, je ne pense même pas que je l’aurais reconnue ! Je vois qu’elle ne m’avait pas menti quand elle me disait que son appareil photo était « magique ».
2 rencontres, 2 fois que je n’arrive pas à faire le « lien » entre les photos et la réalité. Comment est-ce possible ? Les photos sont bien d’elles, aucun doute possible. Elles ne sont pas non plus retouchées. Et puis Iséa n’est pas spécialement moins bien que sur ses photos : ses attitudes, son aura sont simplement différentes. Et ce n’est pas non plus une histoire de virtualité : à partir des photos qui se trouvaient sur leur Blog, je n’ai eu aucune peine à reconnaître Melfrid et Maïa quand je les ai rencontrés (Bernadette étant un cas à part ;-) ).
Etrange affaire.
15h25
L’angoisse est tombée. Quelques mots échangés, nous partons pour notre balade. La n°14 du Guide du routard « Paris balades ». Elle armée de son parapluie, moi de mon guide, en avant pour l’aventure !

Après notre grande balade, nous passons boire un verre une petite heure, place du Châtelet, et terminons par une flânerie sur les bords de la Seine du coté de Notre Dame.
19h00
C’est elle qui choisit de rentrer. J’aurais bien allongé notre rencontre jusqu’à la soirée… Nous nous faisons la bise et évoquons vaguement de futurs échanges réèls ou virtuels.
Je passe un coup de fil à deux amis. Ils ne sont pas disponibles. Je décide de rentrer aussi.
19h30
Je suis dans mon RER, satisfait et inquiet en même temps. J’ai passé un très bon moment avec Iséa. Nous avons beaucoup plaisanté, parlé de choses diverses et variées. Je l’ai trouvée plutôt à mon goût. Ca n’est certes pas le coup de foudre mais elle est séduisante et nous sommes indiscutablement sur la même longueur d’ondes. Nous avons le même goût pour l’humour décalé, la provocation, un certain optimisme et une passion des choses. Est-elle donc ma fille formidable ? Il me semble que oui. Mais je ne sais pas comment elle a, de son coté, ressenti cet après-midi avec moi. Même si nous n’avions décidé de rien, son choix d’abréger notre rencontre à 19h00 m’a un peu refroidi. Peut-être ne voulait-elle pas rentrer trop tard pour ne pas avoir à se justifier auprès de ses parents ? Ou peut-être n’avait-elle pas envie du tout de rester une minute de plus avec moi…
22h00
Quelque chose de cette journée est restée en moi. Quelque chose qui me touche. Je pense que c’est un signe qu’Iséa ne m’a pas laissé indifférent. J’ai peur qu’elle ait été déçue. Pas de raison particulière pour penser ça… mais si je ne lui plais pas, je ne lui plais pas : c’est comme ça ! Silence-radio. Elle n’est pas connectée pour un Chat. Je sais que si elle ressent ce que j’ai ressenti avec Eléa après notre première rencontre, son envie de discuter avec moi sera très nettement calmée. Je surveille donc tous les symptômes apparents de la déception.
22h43
Je reçois un SMS : « Iséa voulè dir à Anadema kèl avè paC 1trè bone aprèmidi en sa compagni! Merci pr la balad plus koriginal é le ver ! 1seul kestion subsiste : a kan la féC? lol »
La fessée a laquelle elle fait allusion est un petit jeu entre nous depuis le début de nos Chats. Je lui avais promis en quelque sorte de lui offrir un verre et une fessée, sous conditions.
Son message rassure mes doutes.
Je suis heureux. ^_^
C’est demain que je vais rencontrer Iséa. Nous avons rendez-vous à 15h00 à Paris.
Je suis vraiment heureux et très impatient de la rencontrer. Parce que c’est quelqu’un que j’apprécie déjà énormément dans le virtuel. Je suis sous le charme de ses mots passionnés, de sa sensibilité, de son humour. Nous avons une complicité très forte et un regard sur la vie qui coïncide totalement. Je suis donc très inquiet…
Inquiet parce que si nous nous plaisons, notre relation ne peut être qu’intense, empreinte de tendresse, de passion, de complicité physique et intellectuelle.
Inquiet parce qu’il reste donc à savoir si oui ou non nous nous plairons…
Quoi qu’il arrive désormais entre Iséa et moi, je suis bien obligé d’admettre que depuis le début de mon périple sur les sites de rencontres, elle est la fille avec laquelle j’ai le plus d’affinités, celle qui me touche le plus (virtuellement pour le moment !).
Et pourtant, ma rencontre avec Iséa n’a tenu qu’à un fil. Son Mail ne m’avait fait ni chaud ni froid, pas de photo sur sa fiche ni de texte personnel. Une anonyme parmi les anonymes. Je ne serais jamais allé plus loin si, en réalisant mon Post « Ces dames qui n’ont rien à dire… », je n’étais pas venu chercher sur Meetic des Mails pour en montrer quelques uns…
Iséa était en ligne. Ma curiosité naturelle étant très grande, j’ai voulu chatter un peu avec elle pour voir à qui je pouvais bien avoir affaire, pensant peut-être aussi pouvoir ramener quelques infos intéressantes pour mon Blog.
Il est vrai qu’elle n’était inscrite que depuis 24 heures…
Il est vrai qu’elle n’était pas habituée à l’esprit Meetic !
Il est vrai que je me suis totalement trompé sur son compte.
Meetic regorgeant de gens superficiels (comme partout), si on envoie un Mail basique et passe-partout à quelqu’un, qu’est-ce qui nous sépare du premier blaireau venu ou de la bimbo décérébrée ? Rien !
Dans la réalité, on sait par expérience assez vite à qui on a affaire. Sur Internet, les codes sont à réapprendre. Les petits détails dans les us et coutumes cybernétiques cachent (ou sont censés cacher) souvent beaucoup d’indices.
J’ai donc abordé Iséa de manière assez froide. La seule chose qui m’intéressait était de comprendre sa logique, celle que je croyais avoir pressentie grâce à son Mail.
Elle m’a donc au départ tout aussi mal jugé, prenant ma froideur pour de l’agressivité. Nous en parlons quelques fois avec amusement sur le Chat. Elle avoue elle-même aimer se laisser guider par ses impressions. A nous deux, nous allons faire des étincelles ! ;-)
Voici un Mail qu’Iséa m’avait envoyé il y a une petite quinzaine de jours :

Ce Mail était accompagné de 2 photos : l’une d’elle, bébé, parce que je la taquine tout le temps sur son age. L’autre avec une de ses amies. Et je dois dire que j’ai pas mal halluciné en découvrant son regard attendrissant, son sourire d’ange, la douceur générale de son expression. Je suis resté béat ! Elle correspond exactement aux types de filles qui me font craquer. Et là, je ne parle pas de détails vestimentaires ou corporels mais bien d’une attitude et d’une harmonie générale qui nous touchent ou pas.
Je dois aussi reconnaître que les deux photos suivantes qu’elle m’a envoyées m’ont un peu moins mis dans ce premier état de transe ! Mais ce n’est pas un euphémisme ! C’est juste que ses attitudes y sont différentes et qu’elles m’ont un (tout petit) peu moins ému. :-P
Iséa est une jeune fille très charmante. Je trouve qu’elle dégage quelque chose de peu courant, un mélange entre un certain type de caractère, une intelligence et un charme qui font d’elle un cocktail totalement enivrant pour moi.
Nous avons fait du chemin ensemble en 21 jours. De longues conversations sur le Chat, des Mails, des appels téléphoniques. Maintenant nos premiers SMS !
Nous discutons tous les soirs sur le Chat de MSN jusqu’à deux ou trois heures du matin ! Elle se lève tous les matins de la semaine à 06h30 ! Courageuse ! Hier, elle n’a pas entendu sonner son réveil, elle a ouvert les yeux après 11h00… Une journée de stage en moins !
Demain vendredi, ses parents rentrent de vacances… (Pas de comment’air !). Donc terminées les discussions tardives, ses parents ne tolèreraient pas ça ! La vie chez papa-maman, j’en suis tellement loin… Ca me donne l’impression bizarre de pervertir une adolescente ! ;-)
Trop d’envies, trop d’impatience, trop de curiosité, trop épris… J’ai décidé ce soir de lui parler de nous rencontrer ce week-end prochain.
La rencontre virtuelle, c’est une belle aventure de cinéma, un feu de cheminée, un bon gâteau au four. Il faut savoir renouveler constamment son intérêt pour faire monter sa tension, l’attiser pour lui faire conserver tout son attrait, sa brillance et sa vivacité, et surveiller toutes les étapes de sa cuisson pour empêcher que de mauvaises conditions ne viennent tout gâcher et tout faire retomber comme un soufflé au fromage.
La rencontre virtuelle, c’est aussi quelque chose de bien fragile. On ne se connaît qu’à travers un écran, quelques mots échangés, quelques heures passées à interagir dans une petite fenêtre avec un clavier. A quoi s’attache-t-on vraiment ? A une personne que l’on croit connaître à travers quelques lignes de texte ? Au fantasme qu’on projette inconsciemment sur des mots dont on rêve le sens ?
Dimanche après-midi, j’ai proposé à Iséa de nous téléphoner pour la première fois dans la soirée, ce qui lui laissait l’après-midi pour se faire à cette idée et ne pas avoir l’impression de se faire « forcer » les choses. Elle a accepté. Nous retrouvant le soir sur MSN Messenger, je relance donc mon invitation :

Je suis toujours très énervé de constater un si grand écart entre mes intentions et mon émotivité. Autant j’aime aller de l’avant, avec volonté et détermination, autant mon cœur ne suit pas du tout. Je me mets tout seul, rageusement, dans des états parkinsoniens que je n’ai pas choisis. Je me chope, sans être allé dîner au Mc Do, une boule au ventre pénible contre laquelle je ne puis rien. J’ai tout essayé : l’alcool, les sévices corporels, les cris de guerre… rien n’y fait.
C’est donc bien maladroitement, avec un stress pathétique, que je compose sur mon téléphone les 10 chiffres du numéro d’Iséa…
1 sonnerie… 2 sonneries… 3…
Elle ne veut plus décrocher ?
Elle s’est trompée de numéro ?
Soudain, quelqu’un décroche.
Une petite voix sensuelle et douce me parle : « Allo ? »
C’est Iséa !
Après quelques premières minutes mal assurées, la conversation prend un peu forme. Sa voix me confirme la jeune fille passionnée et intelligente que j’avais devinée lors de nos conversations électroniques. Je découvre en plus une voix douce, chaleureuse, franchement irrésistible. Bien que profondément athée, je prie en mon for intérieur pour qu’elle soit, ne serait-ce qu’un tout petit peu, séduite par ma voix.
Nous parlons d’un peu de tout. De nos parents, de nos vies, de nos amis. Autant de sujets que nous avions déjà abordés par le Chat mais que nous approfondissons ensemble de vive voix. L’ambiance est plutôt sérieuse mais détendue. Nous plaisantons un petit peu.
Les heures passent…
Je ne me lasse pas !
Elle croit qu’il est 01h00 du matin quand il est déjà plus de 03h00 ! Nous avons discuté ensemble pendant 3h 39min ! Cela me semble bon signe qu’elle ait trouvé le temps si court. Je lui dis « Bisous, bon courage pour demain ». Elle me repond « bye ». Les bisous à l’oral, ça doit être plus dur à obtenir !
Nous achevons notre conversation sur le Chat pendant 25 petites minutes. Il est 03h33 quand elle se déconnecte. Elle est courageuse… Elle se lève à 06h30 le matin…
Envoûté, toujours plus envoûté…
Quoi qu’il en soit, restons prudents :
– Iséa est réfléchie, sérieuse et drôle à la fois.
– Iséa semble très jolie.
– Iséa semble très sensuelle.
– Iséa semble romantique.
– Iséa aime parler de cul.
– Iséa a du caractère et des convictions.
– Iséa est curieuse et passionnée.
– Iséa connaît plein de choses que je ne connais pas et inversement.
– Iséa partage la plupart de ma sensibilité sur les choses, à tel point que j’ai parfois l’impression de me lire dans ses lignes et inversement.
– Iséa, comme moi, a ses « sujets qui fâchent », à savoir qu’elle peut s’emballer avec ardeur pour défendre son point de vue. Mais comme nous avons les mêmes, elle ne s’emballe même plus.
– Iséa, comme quand on m’en laisse l’occasion, ne peut s’empêcher de faire tout le temps des sous-entendus coquins.
– Il nous arrive assez souvent de dire la même chose au même moment.
– Autant Eléa ne m’a jamais transcendé, autant Iséa me fait halluciner.
Nous avons passé notre samedi soir à discuter ensemble, de 21h30 à 03h00. Et encore, parce que je voulais me coucher.
Nous avons conversé quelques heures ensemble cet après-midi.
Je lui ai proposé de lui téléphoner ce soir ! Elle a accepté.
Je suis envoûté…
Voici l’histoire personnelle de Vanessa sur les sites de rencontres et sa rencontre avec Hicham :
« Je vais donc vous raconter notre « grande aventure » Meetic, qui a eu lieu l’année dernière. Nous avons été chanceux… Si je partage cette histoire, c’est pour vous dire que, même sur un site de rencontres, trouver sa « moitié d’orange » reste possible.
Je vais d’abord commencer par sa mésaventure à lui et je m’arrêterai là où j’interviens dans son histoire pour raconter la mienne.
***
Hicham a 22 ans (moi, Vanessa, 25… Naaan suis pas une perverse ;) …), très mignon, un peu papillon social, il se fait des amis partout où il va. Il venait de débarquer à Paris et son cercle d’amis était assez restreint. Il s’est inscrit sur Meetic en se disant qu’il pourrait y faire des rencontres sympas, voire TRES sympas…
Il répondait à tous ses mails, même les plus inintéressants : pas de photo, message banal, peu importe… il discutait quand même ! Très vite il proposait d’aller boire un verre, tout simplement parce que la relation virtuelle n’est pas son « truc » (s’il avait su !)
La première nana qu’il a rencontrée a totalement craqué sur lui. Mais pas lui. Elle ne correspondait pas à ce qu’il attendait physiquement (très important pour lui, et je le comprends…) mais il a gagné une amie.
Deuxième rencontre, 2 d’un coup (ooooh!) elles étaient copines. Ils s’étaient donné RDV à République le jour de le fête de la musique. Sur le Chat, il les avait trouvées sympas. Mais en face à face… Deux « zoulettes » très vulgaires, au vocabulaire limité et à qui il n’a pas trouvé grand-chose à dire. Il les a perdues dans la foule… (Ouh le vilain!)
Troisième rencontre, sympa… Il a passé la nuit avec la coloc’ de la demoiselle (aaaaaaah je le hais!)
Enfin dernière rencontre, moi.
Pour ses autres « cyber contacts », si des RDV furent pris très vite, avec moi ce fut une autre affaire…
***
En mai de l’année dernière je me suis inscrite sur Meetic par curiosité. Oui, oui ! Vraiment par curiosité puisque je n’avais l’intention de rencontrer personne. Je ne croyais pas aux rencontres « provoquées », à l’amour « choisi sur fiche » mais je ne voulais pas mourir idiote (avant de critiquer, il faut expérimenter…).
Comme au supermarché, on entre ses critères et on se retrouve devant le « rayon hommes célibataires ». On peut choisir selon ce qui nous paraît le plus important : son age, la couleur de ses yeux, de ses cheveux, de son salaire…
Premier choc ! On peut choisir un homme selon son salaire !! Je me suis dit que décidément ça n’était pas pour moi.
J’ai tout de même fait le tour des photos et j’ai cliqué sur « flasher » sur les mecs que je trouvais mignons. J’avoue, je ne me suis arrêtée qu’au physique… mais c’etait simplement pour le plaisir des yeux : je n’ai envoyé aucun mail.
Par contre, j’en ai reçu à la pelle ! Il y a plus d’hommes que de femmes alors bien sûr… Les messages étaient pour la plupart inintéressants : « Salut je m’appelle… j’ai… ans et je vis à… Et toi ? Comment t’appelles-tu ? Quel age as-tu ? Que fais-tu dans la vie ? Parle-moi de toi ! A bientôt ! » 50 messages de ce genre par jour, j’ai vite eu l’impression de répondre à un interrogatoire de flics !
Et puis, il y a les demandes en mariage : « Je suis sincère. Je cherche la femme de ma vie. Peut-être auras-tu la chance que ce soit toi » Gonflé ! Allez, cherche encore !
Il y a aussi les pseudo intellos, ceux qui tentent de faire de l’humour et les « romantiques » pathétiques (on les repère dès le pseudo ceux-là !).
Enfin, il y a les arnaqueurs… Bizarrement, ils sont tous profs ou ingénieurs, beaux, intelligents, riches, fidèles, tendres, blah blah blah. Il ne leur manque plus que la chemise à carreaux, que je me fasse des tresses et on joue « La petite maison dans la prairie ».
J’ai discuté 2 ou 3 fois avec un mec soit-disant bien sous tous rapports. Mais il s’est grillé en m’envoyant « sa » photo. C’etait celle d’un très bel homme, certes, mais celui-ci était mannequin posant dans des magazines gays. Et les explications du garcon : « même prénom que moi. C’est Meetic qui l’a téléchargé pour moi. Problème de scanner… » Je me suis demandé pourquoi il ne m’avait pas envoyé sa vraie photo. Est-ce qu’il m’a prise pour une fille superficielle (ce que je ne suis pas !) ? Etait-il si peu sûr de lui ? A partir de là, on doute d’à peu près tout ce que dit l’autre.
Bref, l’expérience de la cyber-rencontre me confirmait ce que je savais déjà : « ce n’est pas pour moi ! »
Mais…
Mais parmi ces mails, j’en ai reçu un d’Hicham, un garçon pour qui j’avais « flashé ». Il me demandait simplement pourquoi je ne lui avais pas laissé de message. Première approche banale mais il ne faut pas s’attendre à quelque chose d’extraordinaire. On s’est mis à papoter de tout et de rien, chaque jour… (en pleine coupe du monde, je l’ai épaté en lui disant que moi, en vacances, je me levais pour voir les matchs…) ! Le feeling passait. Les discussions étaient naturelles, je ne me suis jamais dit « mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui raconter ? » comme cela m’était si souvent arrivé avec d’autres. Nous parlions environ 8 heures par jour, 7 jours sur 7. Il devenait indispensable à mon quotidien, j’avais BESOIN de lui parler ( pourquoi ???? ).
Il m’avait donné son numéro de téléphone assez rapidement mais je n’osais pas l’appeler.
Finalement, en août (oui environ 3 mois plus tard !), je me suis decidée à lui envoyer un texto. J’étais en vacances, sans connexion internet et il me manquait franchement. Il avait demandé plusieurs fois à me rencontrer « en vrai » mais je ne voulais pas, je ne pouvais pas… Je craquais pour lui et j’avais très peur qu’il soit déçu en me rencontrant. A aucun moment je n’ai pensé pouvoir l’être, moi. Il ne pouvait pas me decevoir. On s’est donc téléphoné et plus le temps passait plus je tombais franchement amoureuse. Vanessa, tu es une incorrigible romantique, ma fille !
Ma belle-mère devait se rendre 2 jours à Paris. Je décidai de l’accompagner et de rencontrer ENFIN Hicham. Le 14 octobre… 5 mois plus tard… On est patient quand ça en vaut la peine…
La veille, je n’ai pas dormi de la nuit. J’en étais malade d’angoisse depuis déjà une semaine. Comme pour un exam’. Cette impression (stupide ?) de jouer ma vie sur cette rencontre.
Nous nous étions donné RDV dans un café sur les Champs-Elysées que je connaissais bien. C’est moi qui l’avais choisi, je voulais un environnement familier.
Il est arrivé en retard (depuis, je sais qu’il est TOUJOURS en retard). 30 minutes a me ronger les ongles. 1 minute de plus et j’attaquais les os…
Je l’ai vu sur le trottoir, me cherchant des yeux. Il me faisait vraiment fondre. Il était comme sur les dizaines de photos qu’il m’avait envoyées (ouffffffff !). Lorsqu’il est venu s’installer a ma table, je me suis mise à bidouiller mon portable pour ne pas avoir à le regarder dans les yeux et ai pris mon air de « ah te voilà ! Bah ça ne me fait rien du tout ! ». Pourquoi cet homme me mettait-il dans un etat pareil ?
A priori je lui plaisais aussi puisqu’il m’a regardé comme si j’étais un gâteau au chocolat (re oufffffff !).
Il m’a pris la main et là (je n’arrive pas à croire que je vais dire ça), j’ai su que c’était lui (oh mon Dieu je l’ai dit !).
Promenade main dans la main, premier baiser dans une pizzeria à Châtelet… J’avais tout imaginé pour cette première rencontre mais c’était au-delà de toutes mes espérances. Tout est allé très vite. C’était naturel. Comme si nous nous connaissions depuis des années. Sans doute l’avantage d’Internet, on apprend plus vite à connaître les gens.
Depuis, nous n’avons quasiment plus de vie sociale car nous énervons tout le monde à être collés l’un à l’autre (« Oooooooh mais arrêtez de vous manger la pomme comme ça !!! »).
Hicham a plus que ce dont je rêvais chez un homme. Chaque fois que je le regarde, j’ai le coup de foudre. Une histoire passionnée, fusionnelle. Aujourd’hui je n’imagine pas ma vie sans lui.
Bientôt 1 an, des millions de souvenirs déjà et un avenir qui se construit sur de bonnes bases. Je pense que nous avons une relation saine, sincère, nous nous faisons confiance, nous sommes complices.
Dans la « vraie » vie, nous n’aurions jamais pu nous rencontrer. Nous nous sommes trouvés parmi des centaines de « fiches ».
De la chance… ? J’ai envie de croire que cela s’appelle le Destin.»
J’ai toujours été sceptique vis-à-vis d’Eléa. Je m’entendais bien avec elle mais il n’y avait pas ce petit plus qui vous fait spontanément ressentir une forme de complicité plus forte que d’ordinaire.
Ces premières heures passées avec Iséa ont été, pour moi, aussi inattendues qu’enchanteresses. Sincèrement. En gardant à l’esprit ce qu’est un Chat, surtout lors d’une première fois : un terrain d’échanges improvisés, plus ou moins maladroits, plus ou moins dirigés. Une occasion de laisser libre cours à une conversation, de la laisser dériver, en observant au gré des mots les réactions de l’autre et tentant de mieux le cerner à défaut de le connaître. Au milieu de tout ce fouillis, impliqué et acteur de la conversation, mille et une choses peuvent néammoins se sentir : Votre correspondante remarque-t-elle tout ce que vous lui dîtes ? Y réagit-elle ? Vous surprend-elle ? A-t-elle de l’humour ? Semble-t-elle épanouie ? A-t-elle l’air coincée ? etc.
Je ne place pas les incontournables : Sait-elle composer des phrases de plus de 5 mots ? De plus de 10 mots ? Adopte-t-elle un langage de djeun à outrance (soit des cyber-onomatopées, soit de l’abrégé SMS ) ? Il m’est arrivé de discuter avec une fille qui ne savait répondre que « mdr! » ou « vi » à chacune de mes paroles. Non pas qu’elle s’ennuyait, non, mais bien parce que c’est la seule chose qui devait lui venir à l’esprit !
Tous ces petits détails, accumulés ensemble, créent ou non un feeling de départ et une complicité naturelle. Discuter avec Iséa m’a fait nettement prendre conscience de tout ce qui manquait à Eléa.
Iséa est une fille intelligente, sensible, passionnée, avec un caractère affirmé, piquante quand il le faut, provocante par plaisir, avec ses convictions, ses rêves… Et je ne peux m’empêcher de penser que son jeune age lui épargne encore de devoir renoncer à tous ses idéaux… Je ne sais pas si vous avez remarqué à quel point la proportion de gens désabusés augmente de manière exponentielle entre 20 et 30 ans ! C’est affligeant ! Une dizaine d’années séparent Eléa d’Iséa et c’est le jour et la nuit : les rêves contre la résignation, le désir contre l’ennui, l’originalité contre le conformisme, la vitalité contre l’indolence, et ainsi de suite… Certes, elles ont des personnalités différentes mais je reste persuadé que le facteur « age » a emporté avec lui son cortège d’afflictions.
Avant de partir en week-end, vendredi 8, j’ai écrit une petite lettre à Iséa pour lui confirmer le bon moment que j’avais passé avec elle :

A mon retour, le lundi suivant, agréable surprise (espérée) : 2 mails de sa part :


Je trouve qu’Iséa s’exprime très bien, qu’elle a un sens aigu sur les choses, ce qui ne l’empêche pas non plus de savoir prendre souvent un ton décalé. Je trouve ça plutôt rare et je la trouve très mature pour son age, certainement beaucoup plus en tout cas que je ne l’étais moi-même. Et au-delà de ces simples constatations un peu rationnelles, ce qu’elle écrit me touche.
C’est un bon signe, non ?
Un site de rencontres tel que Meetic, s’il sert principalement à faire des rencontres, peut aussi servir à régler ses comptes ou confirmer sa haine envers ses ancien(ne)s petit(e)s ami(e)s – sous condition bien sûr qu’on les y croise à la recherche de leur future moitié…
Bien qu’ils étaient séparés depuis plus de 8 mois, Eléa me parlait souvent de son ex. Elle l’avait rencontré sur un forum du web durant l’été 2002. Ils avaient discuté ensemble, franchi le mur de la réalité et avaient commencé une relation plutôt romantique. Tout s’était nettement dégradé à la rentrée universitaire du garçon où, très influençable, il avait semble-t-il pris une allure arrogante et snob – doublé du fait que, beaucoup plus jeune qu’elle, il avait tendance à se laisser materner.
Elle l’a donc quitté au bout de 6 mois… pour personne d’autre… ce qu’il semble avoir très mal supporté. Visiblement plutôt accroché mais bien que déjà remaqué, ce garçon lui a envoyé des Mails et des SMS pendant plusieurs mois après leur séparation, tentant de récupérer les choses.
Une attitude d’acharnement qui ne l’empêche pas non plus de chatter avec d’autres filles sur Meetic depuis l’ordinateur de sa nouvelle copine quand celle-ci est de sortie ou même sous la douche…
Quand deux ex se rencontrent sur le Chat de Meetic et se voient l’un l’autre sur un tel site de rencontres, les sentiments sont réveillés, la jalousie attisée… Et quand un garçon peu délicat n’a plus à contenir ce qu’il est véritablement, voici ce que ça donne :

Iséa ayant choisi et fait la démarche de me contacter, j’étais en droit de supposer qu’elle serait motivée pour parler avec moi. Je lui ai donc envoyé un petit message sur le Chat pour voir ce qu’elle aurait à me dire. Même si j’avais peu de chance d’en tirer un grand plaisir, je n’avais de toute façon rien à perdre :

A ce moment précis du Chat, je suis déjà sous le charme de ses mots, de sa sensibilité et de ses réparties. De par le Mail qu’elle m’avait envoyé, je dois reconnaître que je ne m’étais pas attendu à rencontrer une fille pareille. Nous avons parlé ensemble pendant plusieurs heures. Et, rien que par ce premier échange, j’ai pris plus de plaisir que par l’ensemble des Chats avec Eléa. C’est un signe, non ?
Voici quelques extraits supplémentaires glanés ici et là durant nos heures de discussion. A noter le fait que sur un Chat, les réponses aux questions ont parfois quelques lignes de retard, chacun écrivant en même temps ! Pour commencer, quelques passages qui montrent le caractère affirmé dont sait faire preuve Iséa :

Qu’Iséa ait du caractère n’épargne pas le fait qu’elle puisse être coincée ou asexuée. Voici maintenant quelques passages qui révèlent bien à mon goût son coté coquin et déluré :

(à suivre)
Dis moi ce que tu écris, je te dirais qui tu es ! Certes, la règle a ses limites mais permet de se faire une première idée sur la personne – que l’on ne connait pas – présente en face de nous. A ce titre, quand une fille me contacte sur Meetic en m’envoyant un Mail, si elle me parle de son signe astrologique pour se décrire ou si elle fait 5 fautes d’orthographe par ligne, je suis à peu près sûr qu’elle ne me conviendra pas.
C’est ainsi qu’une jeune fille de 20 ans – que nous appellerons ISEA – m’a contacté jeudi dernier, en m’envoyant un Mail qui ne m’a absolument pas convaincu. Je l’ai trouvé d’une fadeur malheureusement assez habituelle et d’une impersonnalité au goût de copier-coller. Bref, tout pour me laisser aussi indifférent que son contenu :

Evidemment, toutes les conditions sont réunies pour m’excéder : pas de photo ni de texte personnel sur sa fiche…
En lisant ce Mail, je me suis rendu compte que la jeune fille en question était encore en ligne (certainement en train de chatter). Je me suis donc proposé de la contacter directement pour me distraire et essayer de comprendre ce qui motive les gens à être si banal.
(à suivre)