Annie – La rupture (1)
C’est sans doute un grand mot que de parler de « rupture » tant je n’ai jamais envisagé que ma relation avec Annie puisse se transformer en quelque chose de sérieux ni de près ni de loin. Et c’est peut-être aussi faire injure aux vraies, celles qui mettent un terme douloureux aux histoires en lesquelles on croyait. Malgré tout, c’est tout de même un événement à part entière qui a mis fin à notre relation puisqu’il a bien fallu que je finisse par dire à Annie ce que je pensais du potentiel de notre relation.
Ma « relation suivie » avec Annie aura duré au final un mois et demi. Le hasard a fait que l’on ne se sera pas vus tant que ça durant cette période : il y a bien eu deux ou trois week-ends que j’ai passés en compagnie de Léa, un week-end où je suis parti en province chez de la famille (toujours avec Léa !) et un week-end où Annie était partie en vacances au soleil à l’étranger avec sa meilleure amie. Nous ne nous sommes donc vus que quelques week-ends et quelques courtes soirées en semaine. Ca a sûrement dû jouer dans le fait que je ne me suis pas lassé plus vite de notre relation et que je n’ai pas ressenti avant la fin du mois de juillet le besoin de tirer les choses au clair.
En dehors de l’immense décalage que je pouvais ressentir entre elle et moi, j’appréciais tout de même de passer des moments en sa compagnie. D’une part sexuellement, elle était assez délicieuse, même si je regrettais son manque d’attrait pour le cunnilingus et les préliminaires de manière générale. Elle avait eu beau me complimenter en me rapportant qu’elle avait avoué à sa meilleure amie qu’elle s’était rendu compte – avec moi – qu’elle aimait le cunnilingus, je voyais bien que ça restait malgré tout loin dans sa liste de préférences. Ah là là, quel dommage ! Mais ça n’avait pas lieu d’être une source de frustration à court terme. D’autre part, j’aimais beaucoup sa sensibilité et son honnêteté. Moi qui loue un certain nombre de valeurs humaines telles que la sincérité, la gentillesse ou l’intégrité, je savais les reconnaître chez Annie qui est une fille entière et constante. A l’opposé de tous ces gens égocentriques que je ne supporte pas, aussi empathiques qu’un geôlier chilien, et qui ont autant d’estime pour les relations humaines que j’en ai pour mon papier toilette. Annie fait partie de ces personnes pour lesquelles j’ai instinctivement de la considération et de la bienveillance. Elle accorde sa confiance avec bonne volonté et est ouverte vers les autres, autant de qualités humaines auxquelles j’accorde une importance particulière.
Malgré tout, cela ne suffit pas à faire une relation et notre manque d’affinités intellectuelles ne faisait que s’affirmer de plus en plus à mesure que notre découverte mutuelle, l’attrait du neuf, retombait, pour laisser place à un déséquilibre gênant dans nos centres d’intérêt et nos préoccupations. Et pour quelqu’un comme moi qui ne conçoit pas les relations amoureuses comme de simples cohabitations hétérosexuelles, cela me rendait les choses de moins en moins agréables, y compris sexuellement. Ce qui au départ était pour moi une rencontre agréable et spontanée et que je laissais courir sans y songer plus que ça commençait à se transformer doucement mais sûrement en une contrainte sans intérêt et il allait falloir prendre des mesures avant d’en arriver là.
Comme tout le monde, je ne sais pas vraiment quelle est la meilleure manière de rompre ou de manifester ses « doutes » (par euphémisme pour ses certitudes ) sur l’avenir d’une relation. Je ne suis juste pas lâche au point de me débarasser de la tâche par SMS ou par mail, ce qui est quand même le comble de la paresse et de la fuite, en plus de suggérer toute l’estime que l’on porte à l’autre (= je t’envoie sur les roses et je baille en même temps). Pendant le mois et demi de notre fréquentation, j’ai tout de même fait attention à ne jamais lui envoyer de signaux lui suggérant que j’attendais quelque chose de notre relation. Je ne lui ai par exemple jamais dit qu’elle me manquait, que j’avais envie d’elle ou que j’étais content de la voir. Ca n’a jamais empêché de passer des moments tendres et presque romantiques ensemble, simplement ça ne ressemblait pas à une histoire d’amour, seulement à une histoire d’attirance et de tendresse. Pendant qu’elle était en vacances à l’étranger, elle m’a envoyé une fois un SMS pour me dire que je lui manquais. Je ne sais pas si elle l’a fait pour la forme (attention gentille) ou si elle le pensait vraiment. J’ai dû lui répondre que je trouvais donc son attention gentille et que je lui souhaitais de bonnes fins de vacances mais je me suis bien abstenu de rajouter une couche de sentiments.
Vers la fin du mois de juillet, ma réserve vis à vis de notre relation commençait à prendre le pas sur mes envies de la voir et j’ai ressenti le besoin impérieux d’aborder le sujet de notre relation. J’ai profité d’une discussion sur MSN pour lui poser une première question.
La suite : « Annie – La rupture (2) »
6 commentaires :
Diantre, la coupure de l’article a été étudié !!
Je vais maintenant attendre avec impatience la suite de l’épisode devant mon ordinateur en usant ma touche F5.
Ma curiosité me perdra.
Tu as tort de parler du papier toilette de cette manière, je peux t’assurer que pour avoir essayé différents modèles je classe le lotus en premier et le papier militaire largement en dernier…(un cas désespéré, tout à fait d’accord)
Sinon, je suis sciée qu’en un mois et demi de relation tu arrives encore à dire quelque chose dessus, waouu.
Je pense que lorqu’elle t’envoit un sms pour te dire que tu lui manques c’est une espèce de test pour voir ta réaction.
Même si tu ne lui a jamais vraiment envoyé de signal qui disait ESPOIR, une nana interprète ça de manière particulière…
« oui mais même s’il ne me dit ce que je veux entendre, il me répond AHAHA ESPOIR »
Voilà bon allez la suite comment tu lui as dit, commennnnnttt????
« Je ne lui ai par exemple jamais dit qu’elle me manquait, que j’avais envie d’elle ou que j’étais content de la voir. »
Ah, comme si ça pouvait être efficace ! L’intention est louable, c’est certain, mais ça ne fonctionne que rarement. La fille (je parle en connaissance de cause) trouve des tas de raisons à ce silence, à ce manque de paroles attentionnées, la championne étant « Il n’ose sans doute pas s’avouer ses sentiments pour moi ». Ah ah ah. « Il a peur de s’engager, il faut que je lui laisse du temps » n’est pas mal non plus. Ca peut paraître pathétique, et ça l’est, au sens premier du terme, mais c’est ainsi. Quand une fille s’attache à un garçon ou du moins à la possibilité de relation amoureuse qu’il représente, elle se voile la face pour continuer à y croire. Même si le garçon ne répond pas à ses coups de fils, même s’il évoque des relations futures avec d’autres personnes, même s’il est évident qu’il ne cherche pas à rencontrer ses amis, et qu’alors la fille est assaillie de doutes légitimes, elle va se convaincre qu’elle se fait bien trop de soucis, qu’elle se pose bien trop de questions, comme toujours. De plus, elle sait très bien au fond d’elle même que si elle met « ça » sur le tapis (« où va notre relation ? »), elle précipitera la fin, elle dévoilera l’illusion, et ce n’est pas son souhait.
Ce n’est pas une histoire de manque d’intelligence, car souvent, une fois le garçon bel et bien parti, la fille passera son temps à se frapper le front sur le mode « Bon sang mais c’est bien sûr » et à se demander comment elle a pu être aussi cruche… C’est juste qu’on se met parfois sur le mode « conte de fées » et qu’on n’a pas envie de voir la réalité.
On peut dire que la chute n’en est que plus rude ensuite (c’est sans doute ce qui s’annonce pour Annie dans ton récit), mais après tout, peut-être n’est-ce pas si cher payé pour quelques semaines de rêve et d’espoir… A condition de ne pas répéter ça à chaque fois.
Tu me fais décidément énormément penser à quelqu’un que je connais très bien, puisqu’étant un de mes amis les plus chers, et, accessoirement, quelqu’un que j’ai aimé pendant près de deux ans. Je ne reviens pas sur la relation avec Annie: vous n’aviez manifestement rien à voir, donc l’ennui dont tu parles se comprend totalement. Par contre, je reste plus « perplexe » sur Lea. Elle semble avoir toutes tes faveurs et toute ton estime, mais cependant, tu dis toi même ne jamais avoir été vraiment amoureux d’elle. C’est ce coté la précis de ta relation avec elle qui me rappelle mon fameux ami et qui me donne envie de te poser une question, que, j’espère, tu ne prendras pas pour une attaque.
Crois tu pouvoir tomber « vraiment » amoureux de quelqu’un (en tout cas, à cette époque précise, puisque tous ces posts font référence à des évènements passés)? Et si le problème ne venait pas des « autres » qui ne sont pas assez « adéquats » à toi, mais plus de toi?
@ z5×9 : Plus fort que la touche F5, le flux RSS ! ;-)
@ sandrine : Je suis bien obligé de te rejoindre : j’ai un rouleau de papier toilette noir qui trône sur mes toilettes et que je trouve tellement beau que je n’ose pas l’utiliser !
Je n’enchaîne pas les relations au point de ne me rappeler de rien quand bien même elles ne durent que quelques semaines.
@ C. : Je suis bien d’accord avec toi. A vrai dire, si j’ai précisé cela, c’est surtout pour expliquer qu’à défaut de lui avoir confessé ce que je pensais de cette relation, j’ai au moins fait attention à ne pas lui envoyer de signes à l’opposé. Ca pourrait paraître normal mais j’ai remarqué au contraire que ça ne gêne pas un certain nombre de personnes de balancer des « je t’aime » et autres « tu me manques » pour un oui ou pour un non alors qu’elles n’en pensent pas un mot. « Tu me manques » le lundi et je te largue par SMS le mardi. Ce n’est pas de la méchanceté, je pense. Sans doute de l’inconstance, de l’immaturité ou encore de l’égoïsme (= on ne s’embarrasse pas de savoir quel est le poids de ses mots sur l’autre ou pire on s’approprie son affection juste parce que cela facilite les choses et que c’est gratifiant).
Plutôt que de vouloir suggérer que je laissais l’opportunité à Annie de deviner ce que je pensais de notre relation, je voulais surtout dire dans ce post que j’avais fait (à défaut) attention à ne pas lui laisser croire de manière explicite que j’envisageais quelque chose de sérieux avec elle. Mais en effet, une absence de signe ne vaut pas un « non » et notre tempérament optimiste aurait plutôt tendance à supposer que tout va pour le mieux. Tes exemples d’ailleurs sont aussi « drôles » que bien sentis.
@ Pinkophage : Oh mais non, pourquoi veux-tu que je prenne ça pour une attaque ? Toutes les questions et idées sont bonnes. Par définition, je ne suis pas sûr d’être le mieux placé pour répondre à ta question. Qui répondrait non ? Alors je réponds oui ! ;-) Oui, je peux tomber amoureux ! Oui, cela m’arrive de me sentir séduit ou attiré. Non, je ne tombe pas facilement amoureux et encore moins de la première venue. Des affinités profondes avec quelqu’un, ça ne se trouve pas à tous les coins de rue. Sinon, on ne ferait pas tout un plat de l’amour, loin de ne reposer que sur les sentiments, mais aussi et surtout sur sa rareté et sa fragilité. A ma décharge le fait que depuis le début de ce blog, je n’ai pas fait tant de rencontres que ça si tu comptes bien (une trentaine seulement en six ans !). Rencontres via Internet, j’entends. Donc suggères-tu par ta question qu’il suffit de rencontrer trente célibataires pour tomber fou amoureux ? Dans ce cas, le Speed Dating serait une bénédiction !
Pour ma part, quand je ne suis pas plus enthousiasmee dun cunni, cest que le gars la pas. Tant qua lhumilier a ne pas mexciter, aussi bien lui refuser. Jai pas tjrs envie de jouer a la prof danatomie. Les femmes aussi sont menteuses. Et souvent pour eviter de blesser. Sur ce, petite reflexion, Anadema
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