8ème contribution à la rubrique « L’expérience des autres », voici le récit de Sollisa, jeune femme de 31 ans partie à la quête de l’âme soeur sur internet !
« Pour parler de mon expérience Meetic, je suis toute débutante sur le sujet… Je me suis inscrite mi novembre 2003.
Je sortais d’une rupture amoureuse quelque peu douloureuse. Je commençais à me sentir réellement « libre » et je m’apercevais petit à petit de grands changements dans ma façon d’être : je devenais quelqu’un de plus original que les gens de mon entourage. Entourage trop classique à mon goût. A ce moment là, j’ai eu envie de rencontrer quelqu’un qui correspondait plus à mes nouvelles aspirations.
Sachant que :
– Les discothèques, ce n’est pas mon truc.
– Discuter avec des inconnus dans un bar sympa… Difficile pour moi.
– Les amis de ses amis, on en a vite fait le tour.
– Une vie professionnelle palpitante et prenante, une parfaite executive woman… ;-) Peu de temps libre en semaine sachant que j’en consacre déjà d’office un minimum pour faire du sport… alors pour le reste…
– Le boulot : pas question de mêler vie professionnelle et vie amoureuse malgré les opportunités qui s’y présentent régulièrement. Situation déjà vécue et absolument insupportable en cas de rupture.
Il fallait donc trouver un nouveau moyen de faire de nouvelles rencontres et surtout de rencontrer des hommes moins conventionnels que ceux qui m’entouraient : Internet s’est imposé ainsi comme un nouveau moyen pour multiplier ses chances : une démarche inconnue, nouvelle (pour moi), branchée et pleine de mystères…
« Connecting people », je me suis dit… Meetic faisait un matraquage publicitaire du tonnerre. Super efficace d’ailleurs car j’ai fini par m’y inscrire… :-P
J’ai donc fait un bilan de mes atouts : pleine d’humour, plutôt cultivée, célibataire, bonne situation, épicurienne… Physique : quoi cocher ? Plutôt « agréable à regarder », on me le dit ! :-)
Je me suis retrouvée ainsi parachutée avec une annonce Meetic pour élargir mon cercle de connaissances et, qui sait, peut être rencontrer l’homme qu’il me fallait… avec quelques critères souhaités tout de même : plein d’humour, ouvert d’esprit, de préférence sportif, plutôt cultivé et avec un âge allant de 28 à 38 ans… Un homme à mon goût, plein de charme et avec lequel le courant passe bien, quoi !
Au début, je n’osais pas trop mettre ma photo, je n’étais pas à fond dedans… Et je me suis très vite aperçue que ne pas mettre sa photo était quelque chose de fortement rédhibitoire pour obtenir des réponses de jeunes gens… Mon orgueil en a pris un coup.
Photo + scan de la photo. On m’a suggéré le noir et blanc qui faisait plus glamour… alors photo sur Meetic en noir et blanc !
Quelques contacts par ci par là… Quelques phases de découragement… Je m’apercois que consulter trop souvent les annonces Meetic commence à me faire perdre les pieds de la réalité. En effet, je me suis surprise en train de commencer à faire des trucs que je critiquais :
– Ne pas répondre aux annonces sans photos.
– Par le fameux « meet shake », on a accès à certaines fiches répondant à ses critères et on a un arc-en-ciel de photos masculines ! :-P Et au lieu de regarder toutes les fiches, je ne regardais que les fiches dont les photos me plaisaient. Du coup, prise la main dans le sac à ne regarder de prime abord que le physique alors qu’en réalité je suis essentiellement branchée par l’esprit et l’humour d’un homme… je commençais à avoir les mêmes types de comportements que ceux que je critiquais… Beurk…
Commençant à trop consulter Meetic, branchée sur mon ordi, je sortais moins… et je commence à me rendre compte que les rencontres internet peuvent si on n’y prend pas garde te faire perdre les pieds avec la réalité, te faire te comporter en « consommatrice » de rencontres…
Bilan de la démarche à l’heure actuelle après avoir osé mettre ma photo, début janvier 2004 :
– Des mails reçus d’une qualité parfois discutable… Sans être du même accabit que l’appât d’Anadema sur la fausse fille Meetic, je me suis retrouvée à recevoir quelques mails du même style qu’elle. Véridique… Voir « Une belette pour des blaireaux »…
– Des mails envoyés en prenant mon plus beau sourire devant l’écran :-P et à mon avis plutôt originaux et marrants et… pas de réponses. Plutôt agaçant…
– Des mails envoyés et des réponses intéressantes : 2 rencontres sans suite. Un intense échange de mails suivi d’un silence total… Un truc absolument rocambolesque et assez déstabilisant.
– Et quelques petits trucs en cours à voir… Sans compter la résolution de peut-être abandonner ce moyen de rencontres et surtout de me consacrer plus activement aux autres moyens pour faire intervenir Cupidon !
Meetic est UN moyen de faire des rencontres mais pas LE moyen de faire des rencontres. Pour entreprendre de rencontrer des hommes sur internet via un site de rencontres, il faut être suffisammant fort pour prendre assez de recul vis à vis de ses échecs relatifs. Voilà donc pour ma vision à l’instant T des rencontres internet… Peut être changerai-je d’avis ultérieurement ? En tout cas, j’ai décidé de prendre cela moins à coeur et de me concentrer plutôt sur ma « vraie vie », c’est-à-dire pratiquer plus d’activités concrètes : plus de sport en club car je suis une grande sportive (on rencontre beaucoup de gens en club…) et cultures via des séminaires sur ce que j’aime… Le but étant bien sûr de mieux m’épanouir moi-même afin de mieux pouvoir m’épanouir à deux. Je vais laisser faire le destin tout en le provoquant un peu.
Point positif, car je suis quelqu’un de « foncièrement » positif, je me sens actuellement réellement célibataire et prête à rencontrer quelqu’un… d’une façon ou d’une autre. »
En nous quittant mardi, Lize et moi nous étions convenus de nous revoir dimanche (aujourd’hui même !). Elle ne pouvait pas de toute la semaine parce qu’elle partait deux jours à Strasbourg pour raison professionnelle et qu’une fois rentrée jeudi ou vendredi, elle voyait sa soeur la majeure partie du week-end.
Je lui ai donc promis de lui « réserver » mon dimanche.
Je lui ai passé un coup de fil, hier, vers 17h30 pour lui faire un petit coucou. Elle n’a pas décroché (ou n’a pas entendu son téléphone…). Je lui ai laissé un message, lui disant que j’essaierai de la rappeler plus tard.
Pas de nouvelles.
Je tente de la rappeler vers 22h30. Idem : 4 sonneries dans le vide et répondeur… Je n’ai pas laissé de message.
Elle ne m’a pas rappelé.
Ce matin, je reçois un SMS de sa part :

Pourquoi attend-elle dimanche matin pour me dire qu’elle n’est pas rentrée ? Pourquoi ne m’a-t-elle pas répondu ni rappelé, hier ? Pourquoi a-t-elle besoin de « pouvoir » me téléphoner ?!
Son « obligation » de rester à Strasbourg est crédible parce qu’elle y a vécu un certain temps et qu’elle a des choses à y faire.
Mais soyons honnêtes deux secondes : Si le cas était inverse et qu’il s’agissait du comportement d’un homme, par exemple de 45 ans, vis à vis de sa nouvelle copine, tout le monde crierait : « il est marié, c’est clair comme de l’eau de roche !!!!! ».
D’ailleurs, ça me rappelle qu’elle a déjà eu une liaison avec un homme marié de 45 ans… Il lui a peut-être filé des tuyaux ! Chez qui est-elle à Strasbourg durant toute une semaine si elle y est vraiment ? Tout est plus que flou !
Il est évident qu’elle me cache quelque chose et je le lui souhaite parce que ça voudrait dire sinon qu’elle a de sérieux problèmes dans ses relations aux autres…
Espère-t-elle tirer de ce jeu de cache-cache mon assujettissement ? Est-ce une façon de fuir ? Est-ce de la bête négligence ? Dans tous les cas, je n’ai définitivement plus aucun scrupule à ne considérer cette relation que comme une passade. Et pardon d’en avoir eu.
En conclusion : sur le moment, à la réception de son SMS, NON, je n’étais pas triste mais OUI j’étais énervé.
Ma quête active pour trouver la fille formidable se poursuit immédiatement, en parallèle avec cette relation à la petite semaine.
Etrange Lize… Au fait… J’attends toujours son coup de fil…
Je n’ai pas répondu à ses mails mono-lignes… Lize ne m’a pas donné plus de signes de vie par la suite… Sans surprise, donc.
La tentation, dimanche dernier, de voir si je la croiserais sur MSN a été suffisamment grande pour que je mette mon Messenger en ligne. De plus en plus brûlé par la désir de connaître le fin mot de toute cette l’histoire, d’essayer de percer enfin le fond de ses pensées, mon émotion est grande lorsque je la vois enfin se connecter en fin d’après-midi…
Bien entendu, je feins de ne pas la voir et je reste muet ! Au bout de quelques minutes, Lize me décoche enfin le premier mot :

Nous nous quittons simplement. Elle m’invite dans le futur à lui proposer de boire un verre avec elle.
Ce comportement teinté d’absences, de disparitions, de silences semble la norme pour elle… et je suis à peine sûr qu’elle ait saisi le sens de mon irritation. Pour ma part, je savais à quoi m’attendre puisqu’elle m’avait déjà fait des coups similaires auparavant…
Si je ne l’ai pas prise dans mes bras quand elle était venue chez moi, en dehors du fait qu’elle ne me fait pas tant craquer que ça, je pense que c’est lié au fait qu’elle avait repoussé 4 fois de suite mon invitation et que j’avais le sentiment – certes faux – qu’elle venait chez moi un peu à reculons.
Dès lors se dessinent devant moi deux choix :
– je laisse tomber tout de suite et définitivement cette relation.
– je tente malgré tout avec elle ce qui ne pourrait être qu’une petite relation amoureuse bancale.
Je décide d’opter pour la seconde solution : vraiment rien à perdre… Je décide, lundi, de lui envoyer un SMS pour lui proposer de boire un verre, mardi soir.
A ma grande surprise, elle accepte sans reports interminables…
LA QUATRIEME RENCONTRE (mardi 17 février)
Nous nous retrouvons comme les autres fois à Châtelet. Nous partons prendre un verre au Benjamin, rue de Rivoli… l’occasion de nous expliquer l’un et l’autre, confortablement installés, et de retrouver un peu de cordialité au cas où nous en aurions perdu. Je lui parle d’épilogue quand elle me parle de retrouvailles… mais l’ambiance est plutôt sur le ton de l’autodérision !
Nous nous levons 2 petites heures plus tard pour aller en quête d’un autre endroit. Nous traversons la Seine en direction de St Michel. Juste avant d’entrer dans notre crêperie attitrée, je la prends dans mes bras et l’embrasse. Je suis content de sentir qu’elle le souhaitait. Nous entrons dans la crêperie et nous trouvons un petit coin tranquille pour discuter. En tête à tête. Pas très pratique.
Sitôt régalés, nous partons à la recherche d’un troisième bar qui voudra bien nous ouvrir ses portes jusqu’à 02h00. Nous en trouvons un aussi sympathique que design avec une large banquette pour nous assoir l’un à coté de l’autre. L’occasion de pouvoir nous embrasser à volonté.
Nous nous revoyons dimanche.
Peut-être n’est-ce encore que de la timidité mais je ne la sens pas très câline. A confirmer…
« Petite » relation – sans doute – mais il me semble que j’ai bien le droit de m’accorder ça après ces longs mois de quête assourdissants… :-P
Pffff… N’importe quoi cette Saint-Valentin… Vraiment qu’une fête commerciale ! :evil:
;-)
En ouvrant le mail de Lize reçu lundi soir, je m’attendais à deux possibilités :
– Prise de remords à cause de son vilain comportement, elle s’était décidée à me faire une description laborieuse du pourquoi et du comment : « oui, tu comprends… je pouvais pas faire autrement… Je suis sûre que tu le savais bien au fond de toi que ceci que cela » …
– Parce qu’il n’y avait en fait aucune raison véritable pour expliquer ses absences et son SMS bidon (elle avait juste un peu trop fumé de marijuana et les heures s’étaient transformées en jours… ou bien, en zappant à la télé, elle s’était retrouvée devant le Bigdil et s’était retrouvée instantanément lobotomisée pour plusieurs jours, lui interdisant tout contact avec des proches), elle avait décidé de me supplier de revenir en trouvant une excuse imparable : « … j’étais en voyage d’affaire toute la semaine au Pakistan et comme j’étais qu’une femme, j’avais pas le droit de téléphoner ! Même mes SMS étaient sur écoute… ».
Mais à ma grande surprise, ce ne fut ni l’une ni l’autre… Non, inspirée sans doute par son DEA d’histoire de l’Art, j’eus plutôt le droit à du minimalisme conceptuel :

Un mail d’autant plus court qu’il fait suite à des jours de silence et qui me laisse entendre en substance que c’est moi qui ai disparu…
Une bonne surprise ne venant jamais seule, j’eus le plaisir de recevoir le lendemain même un second mail :

Que penser de tout ça… Peut-être que je devrais arrêter de me poser des questions et aller acheter une boîte de préservatifs.
Je viens juste de recevoir un mail de Lize… Histoire de ne pas me distraire et influencer l’écriture de ces lignes, je l’ouvrirai plus tard… Mais ceci est une autre histoire… !
VERS UNE TROISIEME RENCONTRE
C’est donc le soir du lundi 26 janvier que Lize doit venir chez moi pour que nous puissions passer une soirée ensemble, à parler ciné et faire quelques câlins, sans doute !
Il est toujours bon de ne pas croire aux miracles en se souvenant que les gens se corrigent rarement et qu’un comportement désagréable qui se reproduit en très peu de temps chez quelqu’un a très peu de chance de n’être qu’un accident. Pourtant, il n’en manque pas de filles qui se font frapper plusieurs fois par leur petit copain et qui croient naïvement que « ça va s’arranger » ou de mecs qui se font tromper 10 fois par leur copine avant de devoir admettre que la situation a peu de chance de s’améliorer…
Dieu merci, je ne me fais ni battre ni tromper par Lize (entre autres parce que ce n’est pas ma petite amie !!). Non : elle, c’est le syndrôme « plans foireux » qui se caractérise par des disparitions temporaires ou par des annulations de dernères minutes toujours bien excusées.
Aussi, je ne serais pas franchement étonné de la voir annuler pour la soirée. Et…
Pas de chance : Lize me téléphone à l’heure du déjeuner pour me prévenir qu’elle doit annuler parce qu’elle risque de passer la soirée avec une personne qui peut lui apporter une opportunité professionnelle. On repousse au lendemain.
Va pour le lendemain…
Pas de chance : Etant rentrée très tard la veille, elle est bien trop fatiguée pour ressortir aujourd’hui. La perspective de devoir prendre le RER pour venir chez moi la décourage. Cette fois, elle me promet pour demain soir – mercredi – sans fautes…
Va pour mercredi…
Exactement le genre de situation à éviter… Parce qu’à force de tourner en bourrique, ça m’ôte toute envie de la respecter et me conforte dans mon idée égoïste de sortir avec elle « en attendant de trouver mieux » pour ensuite la jeter sans aucun égard. Evidemment, si c’est ce qu’elle projette de faire de son coté, au moins l’équilibre sera-t-il parfait…
LA TROISIEME RENCONTRE
Après 4 annulations successives, cette fois, mercredi 28 janvier semble le bon jour ! Il est un peu plus de 21h00 quand Lize arrive chez moi. Au vu du miracle de sa venue, il neigera la nuit à gros flocons dans toute l’Ile De France, provoquant au petit matin d’énormes bouchons et bloquant des Poids Lourds sur les autoroutes (authentique !).
Nous commençons la soirée par un dîner bien nourri par un débat sur ses goûts cinématographiques assez insondables (un thème décidément récurrent chez nous). Le temps passe très vite mais nous arrivons à nous tenir à ce que nous avions décidé de regarder ensemble (à savoir, 3 oeuvres de Luis Buñuel).
Une soirée qui sera finalement très sage. L’ambiance ne se prêtait pas trop, à mon goût, à autre chose que des dicussions. Le fait qu’elle ne me plaise pas tant que ça associé à ma timidité ont coupé net mon envie. Et qu’elle sente la cigarette n’a absolument rien arrangé.
Refusant que je la ramène en voiture et que je me tape tout seul le retour sous la neige, Lize a préféré terminer la soirée au chaud à parler avec moi autour d’une bonne tisane. Elle est repartie par le premier train de… 05h10 !
Quoi qu’il en soit, ce fut pour chacun de nous une soirée agréable. Juste un peu éprouvante le lendemain au vu de l’heure du coucher.
VERS UNE SOIREE SOUS LE SIGNE DES CÂLINS…
Le lendemain, je raconte à Doria, ma web-confidente, le détail de ma soirée passée avec Lize, ce qui la laisse plus que perplexe : « Pas de bisou ? Rien ? (…) J’aurais parié le contraire ! (…) Qqn qui part a 5h10… je comprends pas !!!!!!!!!! (…) Raconte-moi ! Même pas les mains qui se frôlent !!?? Rien ? (…) Vous ne vous vous plaisez pas ? (…) Mais t’attends quoi pour mettre le sujet sur le tapis ? (…) Tu crois pas que si rien ne s’est passé tout ce tps c’est qu’en fait justement y a pas gd chose finalement ? » et ainsi de suite.
Puisqu’à trop hésiter, il ne se passe effectivement jamais rien, je décide de provoquer enfin les choses avec Lize, très lâchement par Chat :

Nous parlons de nous revoir le week-end. Le documentaire de Luis Buñuel que nous avons regardé ensemble l’a tellement marquée qu’elle me propose d’aller avec elle en voyage dans la région espagnole où il a été tourné. Pas plus emballé que ça, pour le moment, d’y aller avec elle, je lui suggère pour ne pas lui opposer de déconvenue d’attendre le printemps pour avoir une météo plus agréable…
Deux jours passent. Nous nous retrouvons à nouveau sur MSN le samedi soir. Nous discutons ensemble jusqu’à 3 heures du matin. Elle me dit que mes bonnes tisanes lui manquent. Elle hésite à prendre un bus de nuit pour me rejoindre. Le voyage serait long mais je lui promets de la prendre dans mes bras pour la réconforter, ce à quoi elle se montre très sensible… Bref, tout un tas de petites attentions témoignant de notre désir réciproque. Comme il est déjà tard, elle me propose de reporter ça demain soir à une heure plus décente !
Pas de chance : (mais notez que je suis habitué maintenant) elle est chez un ami dont elle vient de découvrir la maladie et ceci risque de compromettre le verre que nous avions prévu de prendre ensemble à Paris (qui lui-même avait déjà remplacé son projet de venir chez moi). Comme elle ne peut pas me parler où elle est, elle me promet de me rappeler dans la soirée.
Mais pas de nouvelles d’elle de toute la soirée…
Fortement vexé et évidemment bien décidé à ne pas aller « pleurer » de ses nouvelles, je m’interroge sur la façon dont elle va me présenter son comportement de dimanche avec moi.
Mais pas de nouvelles d’elle de toute la journée de lundi…
Pas de nouvelles d’elle de toute la journée de mardi…
Pas de nouvelles d’elle de toute la journée de mercredi…
Il faut tout de même reconnaître qu’elle a un rare don pour exaspérer !
EPILOGUE
A moins qu’elle puisse me justifier son propre décès, je vois mal comment elle pourrait apaiser ma rancune désormais bien établie. Je lui envoie donc par SMS mon mot de la fin :

Aucune réponse, sans grande surprise. Elle a au moins le mérite d’être fidèle à elle-même.
Et puis finalement, le lendemain… je reçois ce SMS de sa part :

Pas beaucoup de sens là dedans… Je ne comprends pas l’intérêt de disparaître 4 jours pour m’envoyer un SMS pareil. A-t-elle changé d’avis ? Jouait-elle la comédie ? Est-ce une excuse bidon ? N’ose-t-elle pas m’avouer sa transexualité ? Réfléchit-elle au mariage ? Dans tous les cas, cela va plutôt à contrario du comportement qu’elle a toujours eu avec moi.
Ma coupe est pleine (même remplie plusieurs fois). J’aurais dû laisser tomber dès les premières embrouilles…
Evidemment, je me suis abstenu de répondre à ça.
Une chose de sûre, ma principale défaillance fut de n’avoir pas été suffisamment entreprenant avec elle…
Le silence, depuis, a été total… jusqu’à ce soir où j’ai reçu un mail de sa part, celui que je n’ai pas encore ouvert… J’imagine mal de quoi elle peut bien m’y parler. J’apprécierais peu de lourdes justifications… Allez, je l’ouvre !
S’il y a une chose qui caractérise particulièrement Lize (ça ne rime pas pour rien), c’est bien sa faculté à se décommander à la dernière minute avec les meilleures raisons du monde et avec autant de tact que peut en avoir une vache à bouser sur une route. La rudesse de la comparaison est inversement proportionnelle, bien entendu, au plaisir que j’aurais eu à passer une nouvelle soirée avec elle : on n’est jamais vexé dans l’indifférence…
VERS UNE SECONDE RENCONTRE
Le soir même de notre première rencontre, nous retrouvant sur MSN Messenger, Lize m’en propose une nouvelle le lendemain même (un dimanche) en fin de matinée pour improviser une séance ciné, son après-midi étant déjà prise. Content de constater qu’elle a apprécié notre rendez-vous, je suis plutôt partant. On décide de voir les détails ensemble par Chat le jour même.
Pas de chance : elle se réveille après 13h00… Trop tard… Il faut reconnaître qu’on a souvent chatté jusqu’à 2h00 ou 3h00 dans la semaine et qu’elle avait beaucoup de sommeil à rattraper. C’est plus que compréhensible et ça n’est donc que partie remise !
Les deux premiers jours de la semaine suivante, rentrant très tard chez elle, nous ne nous croisons pas sur MSN. Comme je lui ai révélé que je me fais un cycle « vieux classiques du cinéma » chez moi, ne me trouvant pas en ligne en rentrant le deuxième soir, elle m’envoie ce mail :

Ni une ni deux, avec grand plaisir, je l’invite à venir chez moi voir les prochains films en lui promettant, à sa demande, de ne pas les regarder avant elle ! Nous programmons ça pour mercredi ou jeudi soir (respectivement les 21 et 22 janvier).
Pas de chance : mercredi, une rage de dents la prend ! Elle me prévient par SMS vers 16h00. Le soir, un autre SMS vient m’expliquer que décidément tout va mal mais qu’elle a, selon ses propres mots, « hâte de bunueliser avec moi » !
Le lendemain, n’ayant pas de nouvelles d’elle à l’heure du déjeuner, je lui envoie un SMS pour lui demander de confirmer sa venue le soir. Commençant à la connaître un peu, ma méfiance va crescendo ! Jouant aux probabilités avec Doria, avec qui je partage mon aventure via MSN, elle estime à moins de 60% les chances de venue de Lize ! Et effectivement…
Pas de chance : c’est la fatigue qui est trop importante et ce n’est qu’un succinct SMS envoyé tardivement vers 17h00 qui m’annonce la couleur. Je tente de la rappeler, elle ne décroche pas. je lui laisse un message, elle ne me rappelle pas…
Très énervé et bien décidé à lâcher l’affaire de toute urgence, je décide de me faire une raison et de tourner la page. Quand on commence tout juste à connaître quelqu’un et que des problèmes de cet ordre reviennent déjà de façon chronique, ce serait une perte de temps et d’énergie que de vouloir s’obstiner !
Je la croise le soir même sur MSN… Elle est surprise par ma réaction et ne comprend pas pourquoi je suis à ce point vexé. Je lui explique de façon très froide mon point de vue, que je n’aime pas avoir l’impression de me faire mener en bateau… Ce à quoi elle me répond que je la rends très triste… Je lui souhaite une bonne soirée et me déconnecte. Elle tente de m’appeler trois fois sur mon téléphone, je ne décroche pas. Elle me laisse un message où elle me dit espérer que tout s’arrange et qu’elle puisse me revoir.
De Chats en coups de fil les jours suivants, je dois reconnaître avoir eu là une belle preuve de sa motivation à me revoir. Selon elle, c’est en partie sa timidité qui l’aurait empêché de me téléphoner directement plutôt que de me balancer un SMS d’annulation. Elle reconnaît que je ne suis pas le premier à lui avoir fait des reproches quant à son manque de tact. Elle me propose de passer un moment avec elle dimanche soir dans un café. J’accepte.
LA SECONDE RENCONTRE
Après être allé à un magnifique concert de musique classique avec Doria qui avait des places et qui m’a invité (qui a dit que les rencontres internet ne menaient nulle part ?!!), je retrouve Lize, dimanche 25 janvier, place du Châtelet. Nous traversons la Seine en direction de St Michel en quête d’un endroit sympa.
Nous parlons de choses et d’autres, toujours avec conviction et passion. Je profite de son voyage aux toilettes pour remarquer son adorable petit cul. Ma foi, s’il me semble qu’elle ne sera pas la femme de ma vie, elle est intéressante à plusieurs égards et nous pourrions certainement partager d’agréables moments ensemble. Pour rentrer chez moi, je dois prendre le dernier RER. Aussi, comme elle insiste pour que je reste plus longtemps avec elle, nous décidons d’aller repérer les horaires des bus de nuit.
Pour notre seconde rencontre, c’est elle qui tient à me payer mon verre et ma crêpe chocolat-banane. Petite attention remarquable !
Ayant choisi finalement de prendre le train, je la quitte avant minuit malgré sa douce insistance pour que je reste encore. Avec le recul actuel, je me dis que ça aurait été sympa de l’embrasser ce soir là !
Nous prévoyons de nous revoir dès le lendemain soir chez moi, avec au programme les classiques du cinéma anciennement prévus : Souffrirai-je une troisième annulation de dernière minute ?!
(à suivre)