Anadema's Story

 / SAISON 2

Blog sur les rencontres amoureuses sur Internet (et ailleurs)



Lundi 20 juillet 2009

Si c’est dans le panier, c’est dans la poche ?

Je n’ai jamais tari d’éloges à chaque fois que j’ai pu parler d’AdopteUnMec. C’est un site de rencontres que je trouve beau, innovant, intelligemment conçu, fun avec un côté chaud et décalé, et, comme si ça ne suffisait pas, il est gratuit. En six ans, c’est le premier site de rencontres que j’ai découvert à avoir su proposer des éléments de solution à l’énorme problème que j’ai toujours dénoncé : des femmes en minorité, harcelées par des hommes en surnombre. Et, comme pour ne pas saper mon enthousiasme, mes premiers pas sur le site ont été particulièrement concluants : un premier ajout au panier quelques heures seulement après mon inscription par une jolie jeune demoiselle, un premier déjeuner avec elle le lendemain même, et un premier bisou le surlendemain. Bref, AdopteUnMec me paraissait être l’eldorado.

Malheureusement, c’est loin d’être tout rose et les choses méritent aussi d’être nuancées : un certain nombre de problèmes viennent entacher le bel échaffaudage d’AdopteUnMec. A commencer par le fait qu’un homme, de par le principe du site, est condamné à attendre, attendre, et attendre encore sans aucune garantie qu’il se passe quoi que ce soit au bout du compte si aucune fille, dans sa clémence, ne vient lui offrir la possibilité d’entrer en contact avec elle. En conséquence, en plus d’être noyé dans la masse, réduisant de fait les chances d’être ne serait-ce qu’aperçu, si sa photo n’est pas suffisamment attractive et si son profil ne suit pas, un homme n’a aucune chance d’entrer en contact un jour avec le sexe opposé sur ce site. Il m’est arrivé de resté connecté des heures durant sans que je ne reçoive la moindre visite. Et quand on sait qu’une visite, ça n’est pas une promesse de vente, cela donne une bonne idée du challenge. Ca ressemble à la gérance d’une boutique de mangas en version originale dans un bled paumé du fin fond du Limousin.

Les hommes, pour patienter, sont donc condamnés à errer parmi les profils tels des zombies à la recherche de chair fraîche. On clique, on se balade, on bave devant des profils alléchants et on tente d’économiser les cinq précieuses cartouches quotidiennes auxquelles on a droit : cinq « charmes » que l’on peut envoyer à cinq filles dont on veut (tenter d’) attirer l’attention. Chose qui a vite fait de dresser la raison contre le désir : faut-il céder à l’envie et « charmiser » cette bombe atomique qui cumule déjà des centaines (voire des milliers) de charmes de mecs hypnotisés ou faut-il se résigner à la stratégie en bipant cette autre sans photo et peu sollicitée mais avec une annonce intéressante ?

Parfois, le miracle se produit et l’on reçoit une visite sur son profil. Comme une araignée qui perçoit la vibration dans l’air des ailes d’une mouche qui approche de sa toile, on se surprend à observer en silence la nouvelle « visiteuse » et le bas de l’interface d’AdopteUnMec pour surveiller si le surgissement d’une alerte va nous annoncer enfin le tant attendu ajout au panier ou autorisation de contact.

Au bout des trois premières semaines de mon inscription sur AdopteUnMec en 2008, j’avais reçu 42 visites pour un total de 6 ajouts au panier/autorisation de contact. On pourrait facilement imaginer que si c’est dans le panier, c’est dans la poche, mais ce serait aller au devant de grosses déconvenues. D’abord, au milieu de cette faune de profils féminins, il faut retrancher les « collectionneuses de panier ». Elles sont assez facilement reconnaissables, vu que leur nombre d’ajouts au panier est affiché sur leur profil. Aucun intérêt à répondre à une fille qui a plus de cinquante ou cents ajouts au panier, on est à peu près sûr qu’elle est juste là pour s’amuser et probablement pas pour rencontrer. Il faut ensuite retrancher éventuellement les faux profils. Les faux profils sont parfois reconnaissables à leur aspect suspect : une bombe atomique qui a envie de « profiter de la vie » et dont la pratique préférée est « la sodomie » a toutes les chances d’être un attrape-nigauds. C’est frustrant mais c’est comme ça. D’ailleurs, j’ai souvent remarqué que les profils des filles les plus suspects étaient les rares à avoir leur rubrique « sexo » remplie en intégralité, voire à l’excès. Vient ensuite un autre problème que pour ma part je n’aurais pas su prévoir : les filles qui semblent sérieuses et qui nous autorisent à les contacter ne donnent parfois pas suite à nos sollicitations. Ca m’est déjà arrivé à plusieurs reprises comme c’est également arrivé à plusieurs de mes amis qui y ont été inscrits, ce n’est donc ni anodin ni accidentel. On reçoit un autorisation de contact, on envoie un mail parfaitement correct (sobre et personnalisé) mais contre toute attente on ne reçoit jamais de réponse. Particulièrement étrange ! Il m’est arrivé aussi d’entamer un échange de plusieurs mails dans un relatif enthousiasme partagé et de voir la demoiselle disparaître purement et simplement, soit parce qu’elle ne s’est plus connectée sur le site par la suite, soit parce que d’un seul coup elle ne m’a plus jamais répondu et ce sans raison et malgré une tentative de relance. J’aurais espéré une plus grande motivation générale de la part des filles faisant la démarche de nous contacter sur AdopteUnMec mais aussi étrange que ça puisse paraître, il ne faut pas s’y fier.

Pour couronner le tout, je suis tombé à plusieurs reprises sur des profils de filles qui visiblement n’avaient absolument rien compris au site et qui disaient en substance dans leur annonce : si vous voulez en savoir plus sur moi, n’hésitez pas à me contacter. Elles risquent d’attendre longtemps…

Dire qu’AdopteUnMec est un site d’abord conçu pour les femmes, ça n’a franchement rien d’erroné. Elles y sont les reines, elles délivrent les droits de paroles tout en se permettant le luxe de ne pas forcément répondre. Ca promettait déjà d’être compliqué pour nous les hommes mais si en plus de ça elles ne jouent pas le jeu, on n’est pas sorti de l’auberge.

Anadema - 14:52 - 32 commentaires

Lundi 13 juillet 2009

Revival sur Facebook

Sans en être un utilisateur passionné, j’ai comme tout le monde mon profil personnel sur Facebook. Si j’aime beaucoup le principe du site et ce qu’il permet de faire, j’en ai toujours trouvé l’utilisation pénible et compliquée. Mais gageons que le manque d’intuitivité que je lui trouve s’arrangera avec le temps.

Pour le moment, ma politique en matière d’amis Facebook n’est pas le collectionnisme mais une sélection rigoureuse de gens avec lesquels j’ai des affinités particulières, qui comptent ou ont compté dans ma vie, ou qui font partie de mon présent. Ca m’a parfois amené à devoir refuser non sans une certaine culpabilité des demandes d’ajout : tantôt une vague copine de lycée désormais affublée sur sa photo principale d’un marmot bavouilleux et grimaçant, tantôt une vague connaissance que je ne serai pas amené à revoir, tantôt un ami d’ami dont je n’ai jamais entendu parlé de ma vie… Autant de spécimens qui ne me semblent pas avoir leur place dans ma liste d’amis que je n’ai pas envie de considèrer comme un vulgaire listing de noms, et dont je ne considère pas la taille comme une démonstration de valeur sociale.

Le 14 février dernier, jour de la Saint Valentin, voilà que je reçois une nouvelle demande d’ajout à ma liste d’amis. Comme ça arrive la plupart du temps, la demande d’ajout n’a été accompagnée d’aucun message personnel. Je me connecte donc sur Facebook et jette un coup d’oeil à l’extrait de profil qui m’est accessible : c’est une fille de 28 ans mais dont le nom ne me dit rien et dont la photo est un petit dessin qui ne me renseigne pas beaucoup plus. Une erreur, un genre de spam ? Une personne que j’aurais oubliée ou dont je ne connais pas le nom ? Je lui envoie un mot avant de passer à autre chose :

Quelques minutes plus tard, j’obtiens sa réponse :

Lize ? Celle de mon blog ?! Oh ben ça alors ! Lize est une fille que j’ai rencontrée sur Meetic en 2004, avec laquelle je n’ai pas été au delà du bisou avec la langue, et qui s’est caractérisée magistralement par ses annulations de dernière minute à répétition, ses disparitions continuelles et sa mythomanie en filigrane (vous trouverez le récit intégral de notre rencontre dans mon historique, mais un résumé plutôt complet est disponible ici !).

A l’époque, Lize, que j’ai tout de même fini par rencontrer quatre fois, m’a fait le coup de sept annulations en tout (et en deux mois, c’est beaucoup !) : respectivement à cause d’une panne de réveil, d’une rage de dents, d’une trop grande fatigue, d’un rendez-vous professionnel, d’une trop grande fatigue (à cause du rendez-vous professionnel), de la maladie grave d’un proche, puis d’un retour retardé de province. Ajoutez à cela que lorsque j’essayais de lui téléphoner, elle ne décrochait jamais et que quand je lui laissais un message, elle ne me rappelait pas. N’étant pas du genre à harceler les gens, je n’ai jamais insisté, mais elle revenait systématiquement à la charge (généralement au bout d’une semaine) en me retournant le truc, et en jouant les candides et les attachées : « je n’ai pas disparu », « tu n’es plus sur msn et tu dois avoir tes raisons… », « tu me manques », « Que de silences… »… Rien de tel pour me faire perdre la boussole ! A tel point que lorsque je recevais des appels ou des SMS d’amis avec lesquels j’avais quelque chose de prévu, j’avais le réflexe de m’imaginer que c’était pour annuler !

Bref, à cette époque, ce n’est pas que j’étais naïf (quoique), c’est juste que je manquais de courage et de fermeté pour l’envoyer chier une bonne fois pour toute et ne plus me laisser embarquer dans cette histoire.

Au final, après un mois sans nouvelles (j’avais fait la rencontre pendant ce temps d’Oona), Lize a tout de même le culot de m’envoyer un SMS à la fin du mois de mars 2004 à base de « Toujours sans nouvelles de toi » en essayant de faire croire qu’un problème technique me le fait recevoir avec vingt-huit jours de retard… Je n’y ai jamais répondu, l’histoire était close et je ne pensais pas que ça irait au delà. Et pourtant ! Neuf mois plus tard, le 25 décembre à neuf heures et demi du matin, ce n’est pas un petit Jésus bis qui me tombe sur les bras mais un SMS de Lize avec un « Joyeux noel » suivi de trois points de suspension. SMS absolument inattendu un jour pareil ! Heureusement que je n’ai jamais couché avec elle, sans quoi je me serais demandé si elle n’avait pas une (mal)heureuse nouvelle à m’annoncer. Lorsqu’elle m’a à nouveau envoyé un message dix jours plus tard et cette fois sur Meetic (finissant par « Je t’embrassse fort, je ne t’ai pas oublié »), je lui ai répondu, conformément aux requêtes d’un lecteur qui était prêt à parier sa chemise qu’elle referait encore surface, par un « Va te faire voir ! » court et sec. Je n’ai plus jamais eu de nouvelles depuis ce jour !

Je ne me serais jamais imaginé la voir réapparaître un jour, quatre ans plus tard, sur Facebook et un jour de Saint Valentin en plus de ça ! C’est surréaliste ! Ainsi, après toute cette comédie où elle faisait mine de ne jamais comprendre ce que je lui reprochais et où elle inversait les rôles en me glissant que je la laissais sans nouvelles, elle reconnaît enfin aujourd’hui un « certain manque de tact » ! Quel pas, mes enfants ! Il a tout de même fallu qu’elle se souvienne de moi et de mon nom de famille pour me retrouver sur Facebook. Peut-être l’avait-elle noté quelque part (sur son téléphone) ? En tout cas, ce n’est pas via mon adresse email qu’elle m’a retrouvé car celle que j’utilise sur Facebook n’est pas celle qu’elle a peut-être conservée. Mais quand même, comment se fait-il qu’elle m’ait cherché après tout ce temps, alors même que j’avais presque oublié son prénom ?

Attisé par la curiosité, je réponds à Lize dès le lendemain :

J’avoue que j’ai du mal à comprendre ce qui peut bien la conduire à me contacter sur Facebook. Ce ne sont pas deux mois de médiocres échanges et quelques bisous avec la langue sur la fin qui justifient qu’on ait envie de reprendre contact avec quelqu’un cinq ans après. Surtout vu la façon dont ça s’est passé et terminé. On pourrait invoquer la simple distraction facebookienne de courir après quelques fantômes du passé mais ça ne me semble pas coller au style de la demoiselle, capable de refaire surface comme si de rien n’était après des mois de silence.

Fidèle à elle-même, elle ne répondra pas tout de suite et il me faudra attendre treize jours avant d’obtenir une réponse en vingt mots seulement :

Treize jours d’attente pour répondre ça ?! Quelle blague ! Inutile de fustiger son niveau intellectuel et son manque d’inspiration (certaines filles n’ayant rien à dire simplement parce qu’elles sont stupides), Lize est au contraire une fille réfléchie et très intelligente. Incroyable et déprimant de voir à quel point elle n’a pas changé ! S’arranger pour me contacter un jour de St Valentin (je ne crois pas aux coincidences) pour en fait ne rien avoir à me dire, c’est au delà de mon entendement. Faisait-elle un inventaire d’exs ce jour-là ?

Je me suis en tout cas bien gardé de lui faire quelques commentaires que ce soit en me contentant d’une réponse dont le minimalisme frise la grossiereté. Je pensais que l’insipidité de mon message la ferait un peu réagir, l’obligerait à sortir de sa torpeur ou la ferait s’arrêter là. Mais non, même pas… Lize m’envoie un nouveau message… vingt-trois jours plus tard :

Non mais vraiment… A croire que les gens confondent Facebook avec Twitter. Je n’ai rien répondu et je n’ai rien reçu depuis. End of the story?

Anadema - 18:55 - 10 commentaires

Mardi 07 juillet 2009

Léa’s Story (5) – Et en vrai, est-ce comme en faux !?!

Vous avez découvert comment Léa avait lu et perçu mon blog. Vous avez vu naître son désir d’entrer en contact avec moi. Vous l’avez vue passer à l’acte en m’écrivant des mails. Vous avez suivi ses impressions et ses envies lors de nos premiers échanges virtuels. Voici maintenant l’épisode de notre rencontre et de ce qui en découlera. Dernière partie du récit de notre rencontre du point de vue de Léa.

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Et en vrai, est-ce comme en faux !?!   

Nous avions rendez-vous à Châtelet un vendredi en fin d’après-midi . Un peu avant l’heure, il m’envoie un SMS pour m’indiquer qu’il sera légèrement en retard (une autre de ses marques de fabrique…) ce qui m’arrange : je n’ai pas à me presser et ce n’est pas plus mal.

J’arrive sur place et attends. Je commence à avoir un peu peur ce qui n’est pas normal puisqu’on n’a pas peur dans ce genre de circonstances. Cela dit, le côté grisant l’emporte et quitte à choisir un sentiment dominant, je suis plutôt contente ! J’ai, à ce moment là, la conviction de n’avoir absolument rien à perdre et pour une fois ce que je pense est raisonnable.
Pendant que j’attends, un mec vient me parler et j’ai du mal à m’en dépêtrer ce qui provoque une légère appréhension de ma part parce que c’est la première fois que je vais voir Anadema et il n’est pas certain qu’il parvienne à me reconnaître donc si je suis affublée d’un plouc qui me colle ça rend les choses potentiellement plus laborieuses. Le temps passe étrangement lentement parce que je me souviens avoir eu l’impression que le boulet m’a parlé un certain temps. D’ordinaire je suis plutôt expéditive (ou du moins pas d’une amabilité relative : doux euphémisme !) lorsqu’un pot de colle me gonfle mais là je n’arrive pas à m’en détacher… Suffisamment de temps d’ailleurs pour qu’il me fasse flipper (non pas par peur de lui mais du contexte et du fait qu’il compromette ma bonne humeur ou plus largement la situation : c’est un paramètre imprévu et pas plaisant en somme).

Je parviens finalement à me libérer du lourdaud quand je reçois un coup de fil d’Anadema. Je suis incapable de dire précisément ce qu’il m’a raconté mais ça devait être un truc du genre « Où es-tu ? », la ruse étant simplement destinée à me faire marcher (au sens propre ET littéral) plus qu’à savoir où j’étais. Il était d’une humeur facétieuse – ce qui s’avèrera récurrent chez lui – et il voulait vérifier que c’était bien moi sur la place tout en s’amusant un peu… Au bout du fil, il ne m’indiquait pas être arrivé alors que lorsque j’ai balayé du regard la place je l’ai vu ! Lui ! Les photos ne travestissaient donc pas la réalité puisque je l’ai reconnu aisément.

Il me parlait donc au téléphone, à quelques mètres de moi mais il ne me regardait pas tandis qu’au bout du fil il feignait d’être ailleurs que sur la place. Lorsque je me suis avancée pour aller à sa rencontre, il s’en est allé l’air de rien, faisant toujours comme s’il ne me voyait pas. Pendant ce temps, au bout du fil, je lui indiquais que JE SAVAIS où il était mais lui faisait mine de ne pas comprendre ce que je voulais dire !! Il se foutait de moi là !!! Il a traversé, je me suis donc retrouvée à cavaler pour le suivre dans la rue tout en l’ayant au bout du fil. Je sais m’être dit « Ne te fais pas écraser, tu vas tout bousiller ! » lorsque je me suis mise à le suivre.

Voulait-il reproduire ce qui résumait pour le moment notre seule « histoire » commune : Léa poursuivant Anadema ? Il faut croire… J’ai fini par le rattraper. Il tentait encore de fuir et ne m’avait adressé encore aucun regard. Je l’ai attrapé par l’épaule et je réalise a postériori que si ça n’avait pas été lui, j’aurais été assez ridicule à interpeller un mec qui se serait demandé ce que lui voulait cette folle disant « C’est toi, je sais que c’est toi ! ».
C’était donc effectivement lui ! Alors pour continuer à me mettre en confiance, après mon pseudo harcèlement par le net, j’ai dû lui courir après dans la rue pendant qu’il me fuyait… Anadema n’a aucune difficulté à marquer l’arrêt sur des détails qui sont potentiellement susceptibles de faire rougir son interlocuteur et insister dessus, je me demande même des fois si ce n’est pas involontaire tant ça peut devenir gênant… Là justement, comme si ce n’était pas suffisamment difficile à assumer de l’avoir traqué, on fait tout sauf éluder le sujet puisqu’il me taquine avec ça… Mais c’est de bonne guerre. C’est même drôle en fait.
Je n’ai pas d’idée de ce que l’on a pu se dire précisément. Je sais ce que j’ai pensé : je me suis dit qu’il était moins grand que ce que je pensais et que ce que je « voulais » mais ce n’était pas grave. Lorsque j’ai appris par la suite qu’il s’était (notamment) dit, à ce moment là, que j’étais un peu (trop) grande, c’est d’autant plus amusant. Je l’ai trouvé tout à fait conforme aux clichés que j’avais vu : beau, beau, beau…Ah ! Et puis beau aussi !

Nous sommes allés dans un café, avons bu un cocktail en discutant. Il a parlé et m’a écouté. Il a joué au blaireau, au blogueur prétentieux, ce qui était finalement le meilleur moyen de désacraliser la chose : il m’a « offert » une phrase que j’avais le droit de garder, une spéciale dédicace d’Anadema. Pffff ! Je crois qu’elle commençait par « Les sites de rencontres sont, aujourd’hui, devenus… » mais je ne sais plus la suite. C’était une bonne chose pour atténuer la dimension un peu particulière de la rencontre que d’exacerber le côté groupie d’un côté et fausse « star » à 10 balles d’un autre côté.
Il regardait souvent sa montre cachée dans sa poche, ce qu’il croyait d’ailleurs faire discrètement (pfff). Ca ne m’a pas forcément rassurée sans pour autant vraiment m’inquiéter, j’ai juste relevé. Maintenant que je le connais, je sais que c’est tout à fait normal !

—————————————- Interlude « ça balance sévère » —————————————-

Anadema a un lien étrange, voire malsain vis à vis de sa petite montre. Ca en deviendrait même pathologique. On ne peut d’ailleurs plus vraiment appeler ça une montre vu qu’il lui manque le bracelet. C’est d’autant plus inquiétant qu’il est (presque) systématiquement en retard…

Pour le rendre fou, la lui voler ! Succès garanti !!

———————————————— Fin de l’interlude ————————————————

Lorsqu’est venue l’heure à laquelle les transports vont se faire plus rares, ou inexistants, nous nous sommes levés. Et moi, l’air de rien je l’ai accompagné jusqu’à l’entrée des escaliers de métro. A ce moment et depuis le début de la soirée, la tombe qu’il était ne m’avait pas laissée entrevoir ce que je pouvais lui faire comme effet – ou absence d’effet justement. Il en a d’ailleurs joué en m’indiquant pendant la soirée lorsque je suis allée aux toilettes qu’il pourrait ainsi profiter de mon absence pour mettre les voiles et me planter là plus facilement. Cela dit, je savais que ça n’avait pas été éprouvant pour lui parce qu’il n’était pas encore parti et que nous avions passé un bon moment mais je n’avais aucune idée de ce qu’il en pensait plus précisément. Lorsqu’il m’a proposé de le suivre (j’avais l’impression d’être une clandestine qui essaye de s’incruster sous les camions ou bien partout où il y a de la place) je ne sais même pas si j’ai naïvement fait mine de me poser la question en hésitant puisque la réponse était OUIIIIIIII. A vrai dire elle aurait été exactement la même s’il me l’avait proposé dès notre rencontre : ça me semble évident. Pourtant, j’ai été surprise de constater récemment en échangeant avec lui qu’il ne le savait même pas sur le coup ! C’est là que je le crois naïf : il n’était pas certain que je souhaitais venir chez lui alors que de mon côté c’était limpide, ou du moins je n’avais pas fait de mystère sur mes intentions ! Comme quoi, on n’envoie parfois pas exactement les signaux que l’on croit envoyer… Je mesure dans cette situation que les choses ne proviennent pas forcément de ce que j’appelle sa naïveté puisqu’il est fort probable que j’ai malgré moi contribué à son incertitude en n’étant pas forcément communicative.

Nous sommes donc allés chez lui où nous avons continué à discuter. Monsieur avait un peu faim, il a donc mangé un morceau. Nous nous étions retrouvés à une heure à laquelle (je crois que ce devait être 19h) les gens « normaux » (comprendre par là jeunes et pas spécialement affamés) n’ont pas encore mangé donc c’était normal… De mon côté, impossible d’avaler quoi que ce soit : je ne m’explique d’ailleurs pas le fait d’avoir le ventre noué mais dans le même temps ne pas ressentir de gêne ou me sentir mal. Sur le coup, j’étais très bien même si un peu (beaucoup) timide je pense. Je crois que l’on a pas mal discuté avant de passer à autre chose. Depuis que nous étions rentrés nous étions attablés à des tabourets en hauteur et l’on se faisait donc face. Il n’y avait donc pas eu d’étape canapé (le meilleur allié des rapprochements progressifs). A un moment j’étais debout, il s’est mis derrière moi, a enroulé ses bras autour de ma taille et m’a embrassée lorsque j’ai tourné la tête vers lui. Voici le léger déclic qui a fait passer l’échange du stade d’interaction courtoise à une étape plus étroite. Ce qui me surprend finalement est que sur le moment, j’avais le sentiment de passer par les phases « usuelles » de séduction alors que je pensais en amont de la rencontre qu’il allait en être autrement à cause de l’interface blog et du mode de contact utilisé. Je pensais que les choses allaient être moins teintées de doutes constructifs et d’incertitudes grisantes sur ce que peut penser l’autre. J’étais conquise a priori mais j’ai paradoxalement eu droit à une rencontre virtuelle presque conventionnelle (mais en bien mieux puisqu’un tri préalable m’assurait que je l’adorais et que nous avions des atomes crochus).
Rien à signaler de particulier si ce n’est qu’aucune tare physique ou psychique de part ou d’autre n’est venue entraver le déroulement des choses.

—————————————— Interlude érotico-pudibond ——————————————

Comment trouver un juste milieu entre propos olé olé et prudes à la fois ?
Je peux dire, par exemple, que les deux protagonistes concernés ont été nus dans la même pièce. Je peux également ajouter qu’ils ne portaient pas de gants. Je peux enfin préciser qu’aucun animal n’a été maltraité pendant la (longue !) séquence.

– En mode stratégique (sous-titre : en mode je ne veux pas qu’on approche Anadema) : Ce fut un fiasco. Une vraie catastrophe : ce garçon a visiblement un problème. Il s’y prenait comme si j’étais une boîte noire dont il ne connaissait pas du tout le contenu et le fonctionnement. Par moment ça a même été douloureux. J’ai d’ailleurs dû vomir juste après. En trois mots : affligeant, soporifique, pitoyable.

– En mode loyal : Je n’ai pas réalisé que c’était la première fois entre nous. C’est le genre de choses qui n’arrivent pas si souvent. J’ai eu l’impression d’économiser tous les tâtonnements (ceci n’est vraiment pas un jeu de mots !) hasardeux qui sont parfois nécessaires lorsque l’on découvre quelqu’un. Il est doux et terriblement stimulant à la fois. C’est une composition particulière dans laquelle aucun de ces deux éléments ne l’emporte. Ils sont équilibrés exactement comme il faut. Si on ajoute à cela le fait qu’il est paré d’absolument tout ce qu’il faut pour contenter n’importe qui disposé à y mettre de la bonne volonté, alors on peut se représenter à peu près les choses telles qu’elles se sont déroulées !! (si Anadema se permet d’ajouter avant publication un NDLR indiquant « Ces propos n’engagent QUE Léa » il est possible que vous n’ayez plus de nouvelles de lui (vivant) sur son blog…!)

– En mode mytho : Dès qu’il s’est approché de moi, il est tombé dans les pommes d’émerveillement. Ses yeux indiquaient : « Je n’ai jamais vu une beauté pareille, et avec tant d’intelligence, générosité, gentillesse… ». Il était tellement intimidé en reprenant ses esprits qu’il baissait le regard et n’a pas pu me regarder dans les yeux avant… au moins plusieurs heures.

———————————————— Fin de l’interlude ————————————————

J’ai donc passé la nuit chez lui mais lorsque nous nous sommes quittés le lendemain, je ne savais pas ce qu’il en était. Il ne m’apparaissait pas impossible qu’il n’ait pas spécialement envie de me revoir même si de mon côté il était assez clair que je le souhaitais. Pourtant, j’avais l’impression que je pouvais aisément me contenter de cela parce que le moment que nous avions partagé me semblait plaisant, doux, et très agréable. Compte tenu du fait que je n’avais finalement pas envisagé réellement quelque chose avec lui, les choses ne me seraient pas apparues malsaines si elles s’étaient achevées là.

Je crois lui avoir envoyé un mail le lendemain dans lequel je n’indiquais pas cela. J’ai dû maladroitement lui montrer que j’étais contente mais je ne me montrais pas insistante (promis, le mail n’excédait pas les 86 pages : raisonnable en somme…). Il m’a répondu le jour même quelque chose me laissant penser qu’il souhaitait que l’on se revoit. Mais avec lui, rien n’est jamais dit comme ça ! Il est passé par une savante explication de texte du mail que je lui avais envoyé, pour m’indiquer que oui il consentait à faire « ce que je lui demandais ».
Nous nous sommes vus à partir de là. Pendant très longtemps, je ne savais pas ce que j’étais exactement pour lui, je ne l’ai compris que récemment, ce que ma tendance à ne pas vouloir évoquer les choses qui fâchent n’a pas arrangé.

Il m’est arrivé de penser, avant d’avoir pu lui parler, au fait qu’en le contactant je devenais une des filles affublées de pseudos dont il parle sur son blog et m’interroger sur ce que cela impliquait. Cela ne me plaisait pas du tout. J’aurais aimé, je crois, que quelqu’un que je rencontre parle de moi et prenne le temps d’écrire sur ce qui a pu se passer entre nous (ne serait-ce que parce que cela dénote une implication bien que toute relative). Mais, là les choses étaient différentes puisque j’en avais déjà connaissance en amont et je n’avais vraiment aucune envie d’imaginer qu’il puisse faire de même. Au départ, étant donné que j’étais persuadée qu’il ne se passerait rien, la question ne ne posait pas. Tout simplement. Le fait d’appréhender cette rencontre au prisme de ce que j’ai pu lire sur son blog m’a trop souvent conduite à vouloir imaginer ce qu’il pouvait penser, se dire en face de moi, ce qu’il en aurait écrit en somme ! Comme j’avais pu savoir ce qu’il en avait été avec d’autres filles rencontrées, il était bien trop tentant – et même impossible à réprimer – de transposer à moi. Je ne fantasmais pas du tout ce qui se passait. Aucunement même.. La particularité de la situation était que j’avais accès à une vitrine vaste dévoilant ce qui avait pu lui arriver avant et de manière tellement détaillée. En temps normal, on ne découvre tout ça explicitement lorsque l’on se met avec quelqu’un. Au mieux on en parle vaguement mais jamais on ne prend connaissance de toutes ces choses et de cette manière-là.
Tout cela, je lui ai dit : il le savait puisque lorsque je faisais référence au blog, c’était en ces termes-là. On pourrait alors me dire « Mais c’était gros comme une maison ! Ce n’est pas sain depuis le départ ». Le seul problème, si problème on veut désigner, étant que j’ai fait connaissance avec lui par ce biais, par le blog, qui aurait pu se voir conférer une importance qu’il n’aurait pas dû avoir. Mais justement, le blog s’est progressivement effacé, ou du moins s’est vu moindrement évoqué pour passer du rang de troisième protagoniste à celui d’ « ingrédient » parmi d’autres de notre interaction.
J’ai oublié plus vite que ce que j’anticipais et l’asymétrie entre nous deux qu’avait créée le blog s’est résorbée assez vite. La relation est devenue « normale », affranchie de ses écrits auxquels « tout le monde » avait accès. Je continue pourtant de m’y référer pour le taquiner, discuter, échanger, ou sonder éventuellement. Pour répondre aux questions que je me posais en amont, je peux légitimement considérer que je ne me trompais pas en supposant une compatibilité entre nous, que nos chamailleries, nos divergences d’opinions ont d’ailleurs validé plus qu’effacé.

Depuis, les choses ont évolué (je pourrais également ajouter que je n’aime pas spécialement la couleur orange et les yaourts aux pruneaux mais ce serait hors sujet).
Notre relation se définit, selon moi, désormais comme un mélange de complicité teintée d’attirance, d’amour et d’amitié.
Ces ingrédients se calibrent différemment au gré des envies, circonstances et humeur et je ne sais quel autre paramètre encore…

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Anadema - 14:55 - 28 commentaires

Jeudi 02 juillet 2009

Léa’s Story (4) – Alléluia ! Contact établi…

Les quatre mails que Léa m’a envoyés sur Meetic sont restés sans réponse. L’enthousiasme spontané qui avait guidé sa démarche se transforme petit à petit en une certaine amertume, à mesure qu’elle sent s’éloigner toute chance d’initier des liens avec moi. Avant-dernière partie du récit de notre rencontre du point de vue de Léa.

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Alléluia ! Contact établi…   

Cela permet donc de situer les choses lorsque je constate un soir, assez tard je crois, que j’ai ENFIN reçu les accusés de réception de la part de Meetic ! La chance faisant que je suis devant mon ordinateur, je me connecte et le vois en ligne ! Il redevient une vraie personne ! Il existe ! Je n’ai absolument rien à perdre et rien ne sert de feindre le détachement (qui serait d’une crédibilité plus que relative vu ce que j’ai pu faire pour le trouver…) alors je l’interpelle sur le tchat mais n’obtiens aucune réponse. Mais je m’en fiche ! Il existe et il m’a lue ! Je suis incapable de dire si j’ai reçu son mail de réponse sous forme de poème avant ou après avoir essayé de lui parler – je suis sûre que c’était le soir même en tout cas. Tout ce que je peux dire est que je serais allée lui parler avec ou sans ce mail. Mail dans lequel il me donne son adresse MSN, ce qui suggère un contact à venir ! Ca m’angoisse un tout petit peu mais pas longtemps finalement puisque le fait d’avoir envoyé tous ces mails sans que cela ne le rebute me donne en quelque sorte une espèce d’assurance me laissant penser que je ne vais pas avoir à « travailler » l’échange à venir. Le mail qu’il m’a envoyé m’a fait plaisir en ce qu’il me montrait que je n’étais pas si ridicule que ça après tout ! Ca dédramatisait un peu mes assauts finalement (oui, toujours Zelda…). Au-delà du contact à venir, le mail m’a vraiment soulagée : il était réceptif ! Il me semble qu’à la première lecture j’étais tellement pressée et enjouée que je ne suis pas parvenue à me stabiliser pour le lire de manière linéaire : je ne pouvais pas m’empêcher de le lire vite, vite ! En faisant des va et vient de bas en haut et de haut en bas. Il me semble malgré tout, par empressement, avoir au début cru que le ton était moqueur et qu’il se foutait de moi littéralement ! Mais, ça a dû durer un quart de seconde probablement, soit pas assez longtemps pour avoir pensé « Quelle enflure ! ».

C’est finalement au bout de deux semaines (environ) que je le vois connecté sur MSN et que je vais lui parler, c’était le 31 décembre.

Ce que l’on a pu se raconter a été publié ici (pffff) donc je n’ai pas spécialement besoin d’indiquer ce que l’on s’est dit. J’avais une webcam que j’ai allumée, j’avais le sentiment de ne pas me mouiller à outrance en lui montrant à qui il avait à faire. De toute façon je n’avais pas de photos donc pas d’autres solutions. Les photos me semblent avoir le désavantage d’immortaliser à outrance et ainsi permettre à l’autre de nous détailler sous tous les angles, y compris les choses peu reluisantes. Donc en somme, même si j’avais eu des photos, je n’aurais pas été ravie de les envoyer, d’autant plus que je me rappelais d’une remarque sur son blog indiquant en substance « Quelle idée d’envoyer à un inconnu des photos en résolution XxX si les clichés ne sont pas totalement flatteurs ! ».
A en juger par le nombre de clichés que j’ai pu voir – ce que je dis là est valable bien au-delà des sites de rencontres – qui sont loin de mettre en valeur mais qui sont malgré tout arborées comme des modes de valorisation, cette manière de voir les choses n’est pas si répandue. Sans parler de pollution visuelle pour autant (mais presque…), je suis sidérée par certains clichés qui peuvent traîner sur le net (entre autres) et qui sont visiblement utilisés à des fins valorisantes par les intéressés. Ces derniers ne semblent donc pas réaliser la portée de la vitrine qu’il peuvent montrer d’eux.
Les images animées sont une sorte de diversion qui ne m’apparaissaient pas trop susceptibles de me compromettre étant donné que nous étions en quelque sorte déjà engagés dans un échange. Et ce, même si je pense que le simple fait de ne pas arborer un magnifique mono-sourcil noir, souffrir de strabisme ou détailler fièrement des tatouages de dauphins fan de Jean Roucas sur le bras aurait pu suffire pour ne pas m’éliminer d’office. L’interface webcam pouvait laisser supposer que j’étais potable donc je me suis probablement dit qu’il fallait en user ! D’autre part, je ne savais pas qu’il pouvait matériellement conserver des images de cet épisode. Naïve je suis et j’ai sous estimé son côté « fétichiste » qui a posteriori n’est pourtant pas pour me déplaire…
Je sais que je n’ai pas été très satisfaite de ce premier contact : je lui ai fourni tout un tas de raisons justifiant qu’il me zappe sans autre forme de procès. A propos de cette histoire d’admettre ou non que je connaissais le blog, il est certain que je voulais le lui dire mais je n’en avais aucune envie tout de suite, lors du premier contact que j’avais si laborieusement obtenu. Pour le reste, le fait de ne pas m’être insurgée contre le rôle de blaireau qu’il s’est donné, il me semble qu’Anadema a, en conclusion du post qui évoque cet échange, très bien expliqué la chose. Je ne pouvais pas, dans l’immédiat, mettre un terme à la conversation. Le tout me paraissait vraiment trop frais et je ne disposais pas de suffisamment de recul. Je ne m’attendais vraiment plus à lui parler, ou du moins pas là : il m’avait donné son adresse mail il y a « un certain temps » et un 31 décembre – juste avant d’aller réveillonner – n’était clairement pas le moment que j’anticipais pour lui parler…
Je sais que j’ai cru à un moment qu’il n’était effectivement pas le blogueur… pour ensuite changer d’avis… Je ne sais plus tellement. Après cette conversation, j’étais assez mitigée mais contente : pas satisfaite de ce que j’avais pu dire et rassurée d’avoir fini par lui parler pour constater qu’aucun choc ne s’était passé (en clair, je ne m’étais pas dit « Mais ce con est sans intérêt ! »). Il m’a envoyé dans la nuit un SMS de bonne année juste assez équilibré entre « Je suis un être membré » et « Je suis délicat ». A ce moment là, je crois que le degré d’attraction que je pouvais ressentir à son égard se situait à 97 sur une échelle de 0 à 100. Il est donc évident que je ne disposais plus du tout de clairvoyance ni d’aucun discernement. Est-ce à dire qu’il en a abusé en ne coupant pas le contact avec une jeune fille qui n’avait plus tout son esprit et donc plus aucune défense. Oui ! Si on veut ! Je suis d’ailleurs sûre que cette représentation des choses pourrait lui plaire… Sauf qu’il ne le savait pas (je ne suis pas certaine qu’il l’ait su jusqu’à me lire ici d’ailleurs)… Donc le chef d’accusation d’abus de confiance n’est pas fondé.

… et opérationnel !   

Nous nous sommes ensuite parlés pas longtemps après sur MSN sur une période assez étendue (je me demande même si ça n’était pas le lendemain d’ailleurs : je suis vraiment incapable de mieux situer que cela pour les questions de calendriers en tout cas…). Là encore, je n’ai pas dû briller de finesse, ce que j’ai pu vérifier en lisant le récent post qu’il a publié à ce sujet. Toujours est-il que le soir, assez tard, j’ai dû amener l’idée d’une rencontre à propos de laquelle, me semble t-il, il n’a pas été d’accord instantanément. Je crois surtout qu’il me faisait marcher, ce qui inaugure un de ses amusements favoris avec moi. A posteriori, je doute, en effet, qu’il n’ait pas voulu me rencontrer, mais en situation je peux être assez crédule… Je pense qu’il voulait à ce moment-là me rencontrer quoi qu’il en dise (ou ait dit) : une jeune poule de 21 ans dont l’attirance pour lui ne faisait aucun doute lui proposait implicitement – je ne pense pas lui avoir fait d’avances sexuelles – de détailler son anatomie sans qu’il puisse être au moins un peu réceptif ??? Ca me semble peu crédible (et totalement improbable maintenant que je connais le coco).
Je me suis demandé à plusieurs reprises comment il pouvait appréhender les choses et je n’aurais vraiment pas voulu être à sa place : ma position me semblait bien plus enviable ! Pour deux raisons.
D’une part, le contact avec une fille déjà acquise en quelque sorte, puisque j’ai dû amplement minauder (même par l’intermédiaire d’un clavier c’est faisable oui !), devait s’avérer beaucoup moins stimulant qu’à l’accoutumée dans la mesure où le fameux doute inquiétant mais stimulant accompagnant la séduction « usuelle » disparaissait.
D’autre part, je l’avais, c’est évident, fantasmé donc potentiellement magnifié. La réalité pouvait donc difficilement être à la hauteur de mes projections. Juste pour ne pas être confrontée à quelqu’un que je vais forcément décevoir, j’aurais évité la rencontre à sa place. J’en suis même venue à me dire à ce moment là que le fait pour lui d’accepter relevait d’une ingénuité presque sotte ou d’une assurance démesurée. Dans les deux cas, cela ne me semblait pas forcément être une bonne chose (effectivement, qu’il soit sot ou imbu de sa personne : on a vu mieux comme qualités) même si paradoxalement j’avais envie qu’il accepte (je ne crois pas avoir présenté cette histoire comme étant cohérente)…
Il me semble que nous avons dû convenir d’une date. « Youpi ! » : c’est en substance et de manière très réfléchie ce que je me suis dit. Et, au détour d’une boutade, s’est posée la possibilité de nous parler de vive voix dans l’instant ! J’ai dû lui dire que j’avais une voix de camionneur – ce qui est faux – ce qu’il a voulu vérifier en m’appelant. Pour éviter les déceptions, j’ai tendance – pas toujours volontairement – à me peindre de manière très dépréciative pour espérer susciter une bonne surprise ensuite (fiabilité de la méthode à discuter, j’en consens…).

Il m’a donc appelée. Cet épisode me semble justifier tout un aparté tant il a constitué pour moi un aspect important du processus de séduction qui, contrairement aux apparences, n’était pas achevé de mon côté puisqu’il pouvait me plaire encore plus qu’à ce stade (si si !). Il m’a appelée instantanément je crois, j’ai d’ailleurs été prise de court. Sa voix m’a semblée bien plus séduisante que tout le reste : plus que ses écrits, plus que les clichés que j’avais vus de lui… Mais vraiment ! Je me souvenais avoir lu sur son blog que sa voix avait déplu à je ne sais plus quelle fille (Oona me semble t-il, mais je n’y jouerais pas mes cheveux), ce qui n’a pas manqué pas de me surprendre parce que de mon côté il en allait VRAIMENT autrement ! Il a objectivement une voix très agréable – je ne suis pas la seule à le dire – et qui a un potentiel à susciter bouillonnement (le mien en tout cas : je ne dis pas que c’est universel). J’étais donc tout sauf clairvoyante. Encore aujourd’hui, je glousse bêtement au téléphone lorsque je l’entends.
Nous nous sommes reparlés avant la date de la rencontre me semble t-il et avons confirmé la date que nous nous étions fixée.

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La suite : « Léa’s Story (5) – Et en vrai, est-ce comme en faux !?! »

Anadema - 16:29 - 3 commentaires