Cela fait maintenant plusieurs semaines que j’ai rencontré Lila. Lila est une jeune fille de 25 ans qui termine tout juste ses études et qui a débarqué en Île de France en septembre dernier. Notre rencontre est un peu spéciale dans la mesure où c’est une lectrice de ce blog et qu’il lui était monté à la tête de me retrouver sur Meetic pour m’y contacter. Elle m’avait envoyé un premier email en juillet, à la suite duquel nous avions chatté 2 ou 3 fois, amicalement. Elle m’avait avoué très rapidement sa qualité de « lectrice » plutôt que de simple « meetic girl ». Puis quelques semaines se sont passées sans que nous ne nous donnions plus de nouvelles (enfin… surtout moi ! Pardonnez-moi, à ce titre, chers lecteurs et lectrices si je mets souvent un temps fou à vous répondre lorsque vous m’écrivez. Sachez quoi qu’il en soit que vos courriers me font toujours énormément plaisir !).
Lila me recontacte finalement fin septembre avec un mail tordu, un exercice de style comme je les aime : 36 lignes quasi illisibles, à décoder à l’aspirine (voir « Une fiche à la dérive »). Nous reprenons lentement contact au fil des semaines et même si nous avons bien remarqué que le feeling lorsque nous chattons via MSN est loin d’être extraordinaire, nous décidons de nous rencontrer une première fois au mois de décembre. Rencontre plutôt réussie, nous nous entendons bien.
Nous nous sommes revus par la suite et sommes passés tout de suite aux câlins. Sur ce point, au moins, nous nous accordons parfaitement bien ! Mais nous n’avons clairement pas assez d’affinités pour faire de cette histoire quelque chose d’un tant soit peu sérieux. Nous sommes dans des trips sensiblement différents – perception des choses, humour, intérêts – et si nous arrivons à nous comprendre pleinement, notre manque d’harmonie ressort plus ou moins selon les circonstances et les situations.
Le plus évident pour nous, là où ce manque s’exprime le plus, c’est sur MSN : elle n’est pas très réceptive à mon humour, moi je la trouve plutôt brouillon. Bref, un problème d’atomes crochus certes moins perceptible en tête à tête quand la sensibilité et le langage corporel viennent à la rescousse de la connivence.
N’empêche que cette relation qui se révèle plus être une aventure nous est agréable à tous les deux. Nous aimons bavarder ensemble, nous balader, regarder des films et surtout… faire des câlins : La communication, ça passe aussi par ça !
Quelle tournure donner aujourd’hui à cette relation ? Nous nous sommes vus pour le moment assez régulièrement mais il va falloir que ça se limite très rapidement à « de temps en temps » si nous ne nous voulons pas que ça devienne une relation entretenue. Quand la complicité intellectuelle n’est que partielle, se voir trop régulièrement ne conduit qu’à une trop grande prise de conscience de la défaillance de la relation. Lassitude, frustration, ennui sont au programme et même s’ils ne sont pas vraiment encore d’actualité, j’en sens poindre les premières manifestations.
Que ça ne colle pas vraiment ne veut pas dire que nous ne passons pas d’agréables moments ensemble. A ce titre, je trouverais dommage d’en rester là aujourd’hui ou de ne se revoir que dans un cadre purement amical, supprimant de fait notre principal point de concordance !
Si j’étais étudiant, je côtoierais tous les jours des filles jeunes, belles et intelligentes, jamais mariées et sans enfant. Je les contacterais par l’intermédiaire de mes copains de classe ou les aborderais en amphi pour leur demander les cours de la veille. Mais à cet âge, on change souvent : après avoir quitté leur petit ami pour moi, elles me quitteraient pour le jeune professeur de travaux dirigés…
Si j’étais réalisateur de films, je pourrais choisir mon actrice principale selon des critères très personnels. Elle serait payée pour passer des journées entières avec moi, cela sans même être une prostituée. Nous aurions une fabuleuse idylle pendant toute la préparation du film. Mais elle tomberait amoureuse du bel acteur que je lui aurais choisi pour jouer les scènes d’amour torrides que j’aurais moi-même écrites…
Si j’étais milliardaire, la drague passerait par un petit vol en hélicoptère pour aller se régaler, dans l’ambiance tamisée d’un charmant restaurant, de la cuisine d’un grand chef. Peu de femmes me résisteraient, je choisirais celle qui me plairait le plus. Mais saturée, elle finirait par vomir ses queues de langoustines et ne me trouverait pas assez vieillard pour s’investir dans une relation sérieuse…
Si j’étais un chanteur célèbre, je serais toujours invité à de grandes soirées très privées. Je rencontrerais de superbes créatures belles et raffinées plus séduites les unes que les autres par mon talent. Je choisirais la plus formidable de toutes et nous nous aimerions à la folie. Mais je finirais par m’apercevoir qu’elle confondait talent et succès lorsque mes disques commenceraient à se vendre à moins de cent mille exemplaires et qu’elle me quitterait pour un présentateur télé de TF1…
Si j’étais un gros fêtard superficiel, je n’aurais aucun état d’âme à aborder les plus jolies filles en boîte pour leur faire du gringue. Je me prendrais pour le roi du monde, sûr de moi, armé de l’ignorance de ma connerie. Je me marierais avec une de celles qui m’auraient trouvé fascinant. Je lui trouverais de l’esprit en l’écoutant me faire ses comptes-rendus critiques des Feux de l’amour et je serais heureux. Mais je finirais par la surprendre en train d’embrasser Didier, mon meilleur ami, après être allé chercher une autre canette de bière au frigidaire…
Si j’étais PDG d’une grande entreprise, je pourrais sélectionner moi-même ma secrétaire et compenser le manque d’esprit par la beauté. Pour ne pas m’ennuyer, comme le dit la chanson, je changerais souvent de secrétaire. Mais l’une d’elles finirait par m’assigner en justice pour harcèlement sexuel après que je lui aie refusé de compter en heures supp nos parties de jambes en l’air…
Par chance, je ne suis rien de tout ça, je n’ai donc aucun risque de perdre la fille formidable… ni aucun risque de la rencontrer non plus. Dieu ne m’a fait ni riche ni célèbre, il m’a juste fait conscient de mes limites intellectuelles et de mon insignifiance en ce bas monde. Et comme je ne crois pas en Dieu, je n’ai personne à qui le reprocher !
Etre dans le n oman’s land de la relation… Etre obligé d’insister pour faire avouer à l’autre, à force de sentir son indifférence à votre égard se refermer sur vous, qu’elle a rencontré quelqu’un… quand bien même vous le sentiez depuis le début. L’entendre vous répondre qu’elle n’a même pas eu le courage de vous le dire… mais c’était pour votre bien, évidemment. Et pour finir, qu’elle vous propose une jolie amitié : « apprenons à oublier cette intimité fugace qui nous a réunis quelques temps et devenons des amis, plutôt. »
Avec le cortège de l’indifférence, ne plus la reconnaître, ni ses mots, ni son ton, jusqu’à sa voix. Ne plus être dans la confidence de rien du tout, sentir que la politesse est venue remplacer le désir, que la complicité que vous subodoriez enracinée n’était finalement reliée qu’à un statut sentimental : aussitôt cassé, aussitôt évaporée. Ah, s’il n’y avait que l’espace pour nous séparer !
Quelle amère soupe de déjà-vu, me direz-vous. Un classique, un cliché. La vie est un éternel recommencement. Comme la nouvelle année… Je vous souhaite à toutes et à tous une bonne et heureuse année 2005 !
Avec les fêtes, ses nombreuses surprises : je n’aurais jamais pu deviner qui m’enverrait un SMS le jour de Noël, le matin aux premières heures…
Lize !!
Lize est une jeune fille de 23 ans que j’avais rencontrée en janvier et février de l’année dernière. Une fille qui s’était révélée plutôt mythomane, reine de l’annulation de dernière minute, du silence total et du retour insistant (vous pouvez retrouver son histoire complète via mon « historique des rencontres »).

Pour une surprise, c’est une surprise ! Qu’est-ce qui a bien pu se passer dans sa tête pour qu’elle ait pensé à moi le jour même de Noël et d’aussi bonne heure ?
Je ne vois pour ma part que 2 explications :
– Comme pourrait le faire un mec en manque de plan baise, elle essaie de re-biper quelques garçons présents dans son agenda pour tenter de passer une St Sylvestre agréable.
– Trop lâche pour m’affronter directement au téléphone, elle préfère profiter d’une occasion toute trouvée – Noël – pour refaire parler d’elle, avec l’espoir que je profite de cette perche pour la recontacter.
Le fait qu’elle pense encore à moi après tant de temps m’intrigue beaucoup. Cette manière choisie pour réapparaître me paraît vraiment pathétique. Ne pouvait-elle pas être un peu plus adulte et me téléphoner directement si elle souhaitait tant que ça me revoir ? La démonstration du désir et de la volonté, n’est-ce pas le minimum syndical pour séduire ? Si elle m’avait appelé, je ne l’aurais pas envoyée sur les roses, juste éconduite poliment. Comment ça, c’est la même chose ? ^_^
Je ne lui ai pas répondu, il est évident que je ne veux plus jamais la revoir.