Anadema's Story

 / SAISON 2

Blog sur les rencontres amoureuses sur Internet (et ailleurs)



Lundi 25 octobre 2004

Oona’s Story (3)

C’est mercredi 3 novembre à 11h30 qu’Oona va prendre son envol pour le sultanat d’Oman pour 2 ans minimum et prendre définitivement ses distances avec la France. Même si son départ arrive maintenant à grands pas, je crois que nous ne réalisons pas encore à quel point nos derniers jours sont comptés. Ce départ va signer la fin de notre relation de façon franche. Je suppose que c’est la meilleure façon de se quitter : sans effusion de sang, sans lassitude. Que de doux souvenirs de moments passés tous les deux.

Souffrirons-nous de cette séparation soudaine et forcée ? Ca, c’est une autre histoire…

Voici le troisième récit d’Oona qu’elle m’avait écrit an août et que je n’avais pas publié. Elle y raconte en détail son ressenti lorsque je lui ai révélé l’existence de mon blog. Cette histoire est à lire en parallèle avec L’heure des révélations …

« Révélations.

Il est 16h00. Premier mercredi du mois de juillet. C’est le jour du Paris-Carnet mais cela je l’ignore, je ne suis pas dans le secret des Dieux (comprendre : j’ignore qu’on a une fenêtre sur mon intimité). A mon niveau, pauvre mortelle, je sais juste qu’aujourd’hui Anadema me réserve une surprise !

C’est dans cet esprit que je me rends à notre rendez-vous où je suis censée rencontrer un de ses amis. Dès mon arrivée dans un petit bar du quartier de la Cité, Anadema me présente son ami en annonçant deux prénoms : « —— » ou « Persil ». Cela m’étonne et je les fixe d’un regard interrogateur. Un simple « je t’expliquerai » de la part d’Anadema suffit à me faire patienter encore un peu. Mais, je perçois une vibration étrange et je sens qu’ils ne se connaissent pas vraiment. Je suis une personne spontanée donc je leur pose la question :

« J’ai l’impression que vous ne vous connaissez pas beaucoup, je me trompe ?
– Pas vraiment (en cœur)
– Vous vous êtes rencontrés comment ?
– … (regards de mise au point : qui se lance ?)
– C’est pas une rencontre ordinaire, on dirait.
– Pas vraiment… »

A ce niveau de la conversation j’ai oublié la fameuse surprise. Je brûle de savoir ce qu’il y a de si spécial. Persil se lance :

« Nous nous sommes rencontrés grâce à Internet ».

Mon sang ne fait qu’un tour parce que j’associe les rencontres sur Internet aux histoires d’amour : Anadema serait homo ?? Je suis en état de choc mais je ne le montre surtout pas. L’histoire de Persil n’est pas terminée et j’ai peut être une chance d’être encore la petite amie d’Anadema dans une heure. Progressivement ils m’initient au phénomène du blog, à son vocabulaire, à son principe : un bloggeur écrit, les autres le lisent et le commentent. C’est ici qu’Anadema m’explique que Persil était parmi ses premiers lecteurs et commentateurs.

Il y a deux semaines, Anadema me parlait des blogs comme d’un phénomène nouveau qu’il était en train de découvrir. Il me proposait en plaisantant d’en ouvrir un ensemble pour y raconter nos aventures et aujourd’hui… IL AURAIT UN BLOG ???

Mais que se passe-t-il ? Les mots raisonnent dans ma tête et je me demande combien de temps je vais pouvoir nier l’évidence : Anadema m’a menti ! Quand il me parlait d’ouvrir un blog ensemble, il me testait. Je me sens manipulée et ma réaction ne se fait pas attendre. Je lui lance un regard foudroyant. Nous nous lâchons les mains et Persil, impassible, continue son récit tout en nous observant.

Anadema remarque le bouclier qui s’installe entre nous et demande à Persil de raconter sa propre histoire pour m’aider à démystifier la nouvelle. Mais nous en revenons à Anadema :

« Mais qu’y a-t-il de si passionnant dans ce blog ?
– Des récits, des aventures, des pensées…
– Ah ! C’est comme un journal intime alors ?
– Oui… (Persil oscille de la tête), celui d’Anadema est un peu particulier.
– Ah bon, en quoi ?
– Son sujet est très ciblé : il ne parle pas de tout ce qui se passe dans sa vie comme dans la plupart des blogs. Il a décidé de se concentrer sur…
– (Anadema coupe la parole à Persil) … sur les rencontres par Internet ! (Anadema m’attrape furtivement les mains). Et d’ailleurs, je parle de toi, enfin de nous !
– QUOI ?? Qu’est ce que tu racontes sur nous ?
– Rien de spécial mais je ne sais pas si je te donnerai l’adresse (il me fait un clin d’oeil)… »

C’en est trop ! On parle de moi sur Internet et, qui sait, peut-être plus encore et il me fait l’affront de me dire qu’il ne sait pas s’il me donnera l’adresse de son site ? Il se moque de moi ! La distance physique s’est transformée en gouffre et Persil le remarque. Il s’empresse de me dire que rien d’irrespectueux n’y est mentionné et que je n’ai pas de raison de m’inquiéter. Je fais la sourde oreille et je commence à chercher du regard le cyber-café le plus proche.

J’ai peur. Mes vieux fantômes réapparaissent. J’entends mentalement mes parents me mettre en garde contre les risques d’Internet. Mais une fois de plus je ne les ai pas écoutés. Alors, ce qui m’arrive aujourd’hui, même si je ne vois pas trop l’étendue des dégâts, je ne l’ai pas volé ! Il faut que je lise ce truc le plus vite possible…

J’ai froid, mon estomac se noue et je hais Anadema de jouer au marionnettiste ainsi. Je le hais d’avoir un tel avantage sur moi de par les informations qu’il détient. Comment a-t-il pu me faire un coup pareil ? Je ne sais pas ce qui me retient de faire un scandale : mon éducation ou les paroles apaisantes de Persil ?

En tout cas je ne sais plus qui est Anadema ni si je peux encore lui faire confiance.

Je me laisse bercer par les paroles convaincantes de Persil (il flatte mon ego en me disant que de toutes les filles mentionnées je suis celle qui s’en sort le mieux). Partagée entre l’aspect « cheptel » de l’affaire et le côté « star » qui s’en dégage, j’accepte de retarder ma réaction jusqu’au moment où je lirai effectivement ce blog. Pas question de réagir sur la base des interprétations des autres… C’est bien parce que c’est toi, Anadema !

Mais je ne suis pas au bout de mes peines. Une fois la première pilule passée, j’ai droit à la suivante. Anadema m’annonce qu’il a rendez-vous avec d’autres bloggeurs pour le Paris-Carnet. Cela durera toute la soirée et il me propose de l’y accompagner. Je lui demande si tous ces gens peuvent avoir parcouru son blog et face à sa réponse positive j’écarquille les yeux en faisant marche arrière. Anadema me retient en me disant que je ne crains rien et que ce sera intéressant. Mais je me demande tout de même ce que je vais bien pouvoir faire dans ce « club » où je serai novice et intruse. La curiosité l’emporte et je me dis qu’il ne perd rien pour attendre.

J’ai donc découvert « La Blogosphère ». Des bloggeurs qui y étaient ont fait leur possible pour me mettre à l’aise et me rassurer. Je les en remercie. La soirée a finalement été très agréable et je me suis sentie flattée d’être accueillie si chaleureusement même si je n’étais pas bloggeuse moi-même.

Bon, c’est bien gentil mais je n’ai pas toute la nuit : j’ai un blog à lire, moi ! Je traîne Anadema jusque chez moi et sitôt rentrés, nous nous jetons non pas l’un sur l’autre mais sur mon ordinateur. Il essaie de me l’arracher des mains en prétextant l’heure tardive mais j’ai le dessus. J’estime avoir été suffisamment patiente et arrangeante. J’ai assisté à la soirée sans broncher alors il me doit la vérité. Mon cœur bat la chamade quand il inscrit l’adresse du site, lettres qui se gravent dans ma mémoire instantanément. Et je lis… d’abord à voix basse, puis à haute voix.

« Anadema, ta réaction absurde m’attriste profondément. La vérité, tu le sais très bien, c’est que je t’ai éjecté de chez moi une demi-heure après ce moment où fut prise cette photo. » (JP se faisant passer pour Oona).

J’avoue que j’étais à deux doigts de réagir ainsi avant de lire le blog. Cette « révélation » relevait de la manipulation et si je devais reprocher quelque chose à Anadema, ce serait cela : la forme.

Quant au fond, rien ne m’y a choqué. J’ai apprécié chaque ligne de ce blog parce qu’il est à mon sens très bien écrit et qu’Anadema fait preuve de respect et de justesse dans ses commentaires. Il sait jusqu’où il peut dévoiler son intimité et par extension la mienne. De notre histoire, vous en connaissez le récit mais de là à en avoir « vu » le déroulement, il y a un océan. Je ne me suis pas sentie trahie ou mise à nue. Je me suis sentie flattée de faire l’objet d’une « analyse ». Je ne me voile pas la face : en allant sur les sites de rencontres, je ne m’attendais pas à trouver un puceau qui n’espérait que moi pour vivre ! Qu’anadema ait connu d’autres filles par ce biais est normal et qu’il ait décidé de relater son aventure est son droit le plus strict. Cette analyse, je l’ai faite aussi, mentalement. Je trouve que l’écrire avec autant de minutie et de sincérité est une prise de position qui demande du courage. Me dévoiler son cyber – journal intime est flatteur. J’ai été envahie par l’idée d’être la première et la seule à laquelle il révèle l’existence de cette partie de lui. J’ai cru au bar de la Cité qu’il n’était pas digne de confiance et qu’il m’avait menti. Mais après la lecture du blog tout entier (3 jours et trois nuits !) je salue sa performance et je suis fière qu’il me considère suffisamment pour m’en révéler l’existence. Tout ceci nous a rapproché… bien que lire « No future » en guise de point final au récit de notre relation m’ait un peu blessée. Comme j’ai pu le lire dans certains commentaires, vivre les situations c’est une chose mais les lire c’en est une autre. Cela a un effet miroir qui me force à regarder certains aspects de notre relation que j’aurais préféré ignorer : c’est tellement pratique de faire l’autruche !

Résultat des courses, je ne cesse de le lire, et aujourd’hui je viens même commenter ! »

fin.

Anadema - 18:58 - 6 commentaires

Lundi 18 octobre 2004

Une fiche à la dérive

Je n’étais pas retourné jeter un oeil à ma fiche Meetic depuis… fin juillet… soit deux mois et demi de désertion ! Bien entendu, cela ne diminue en rien le prix de l’abonnement que j’ai payé pour un an complet et irrévocable. Qu’allais-je bien pouvoir trouver en revenant voir cette sacrée fiche ? L’abonné du site de rencontres bénéficie à peu près du même statut que la célébrité du show-biz : s’il ne se montre pas régulièrement, il passe aussitôt aux oubliettes. Apparaître dans la longue liste des « connectés » est le plus efficace moyen sinon le seul de recevoir des visites régulières et donc d’augmenter ses chances de trouver quelqu’un à qui l’on plaira.

Allais-je donc souffrir de n’avoir reçu aucun message ? Certes, je ne cherche personne pour l’heure mais tout de même ! Pour ma satisfaction personnelle, je tiens à ce qu’on m’écrive régulièrement quand bien même je ne serais ni intéressé ni disponible !

Evidemment, pendant que je tape mon pseudo et que je cherche mon mot de passe déjà oublié, je me prends à rêver que j’ai peut-être 20 ou 30 messages non lus de demoiselles échauffées par mon profil et me suppliant que j’accepte de les rencontrer dans les plus brefs délais…

Tandis que la page de mon profil continue à se charger sur mon écran, mon tableau de statistiques, sorte de baromètre du coeur, me présente mon bilan personnel : 2 messages reçus, 2 filles qui ont flashé pour moi et 4 autres qui m’ont mis dans leur présélection. Ouf ! Ce n’est pas gigantesque mais je suis tout de même rassuré de ne pas avoir trouvé de boîte vide !

Mes deux messages reçus ont le mérite d’être consistants : près de 40 lignes chacun, ce qui est loin du style SMS auquel je suis parfois habitué sur Internet. En voici quelques extraits :

Le premier message (celui de gauche) m’a été envoyé par une jeune femme de 28 ans. Au vu de ce qu’elle m’écrit, elle a lu avec attention ma longue annonce et m’y répond de façon très personnelle (par opposition aux messages copiés-collés). Je retrouve dans sa façon de me contacter tout l’engouement, l’impatience que j’avais à mes débuts sur les sites de rencontres : on craque, on fonce, on y met tout son coeur… Son message m’a été envoyé le 20 août, soit le second jour de son inscription. Je suis triste de ne pas m’être connecté plus souvent pour avoir eu l’occasion de lui répondre ne serait-ce que par politesse. C’est une personne sincère et passionnée et, involontairement, je contribue à casser son entrain, à calmer l’enthousiasme qu’elle libère dans les cyber-rencontres. Avec presque 2 mois de retard aujourd’hui, je ne suis pas sûr qu’il soit encore temps…

Le second message (celui de droite) m’a été envoyé par une jeune femme avec qui j’avais déjà discuté au début du mois de juillet. Petite particularité : c’est une lectrice de ce blog qui avait joué les Sherlock Holmes pour me trouver, en toute amitié. Je ne sais pas si elle me lit encore, vu que je n’écris pas beaucoup en ce moment. Conformément à ce qu’elle m’avait demandé, je n’en dirais pas plus sur elle. Nous n’avons pas eu l’occasion de reparler ensemble depuis plusieurs mois, c’est une reprise de contact sous une forme de texte complètement éclatée ! Dans l’extrait ci-dessus, il fallait lire :

« Je suis un peu déçue que tu n’aies jamais donné de suite à mon dernier mail (ou courriel si tu préfères). Il est vrai qu’il y a deux mois, j’avais envie d’en savoir plus sur toi ! L’analyse de ta recherche m’intriguait. (…)».

Au total : 36 lignes aussi illisibles que ça ! Vu l’exercice de style quasi hystérique que cela représente, il est inutile de dire que… j’adore !

Anadema - 23:26 - 10 commentaires