Anadema's Story

 / SAISON 2

Blog sur les rencontres amoureuses sur Internet (et ailleurs)



Samedi 27 juin 2009

Léa’s Story (3) – Se jeter à l’eau…

Après avoir réfléchi à la manière dont elle allait me contacter et trouvé ma fiche originale sur Meetic, il ne reste plus à Léa qu’à m’y écrire un message. Suite de notre rencontre, racontée du point de vue de Léa.

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Se jeter à l’eau… ou plutôt dans la boue…   

J’ai donc écrit le premier mail que j’allais lui envoyer et qu’il a fini par publier ici : masochiste je suis pour y avoir consenti, même passivement. On m’a suffisamment rabâché la nécessité de se relire « à froid ». Je me suis donc laissé la nuit pour y jeter un œil le lendemain. Je peux aisément comprendre qu’on trouve la lecture de ce que j’écris laborieuse que ma réticence à me relire illustre aisément [NDLR : rédigé antérieurement aux commentaires]. Le lendemain, je jette un œil à ce que j’ai écrit et j’envoie le mail au profil Meetic. Manière très personnelle de relire : j’évite soigneusement ce dont je ne suis pas satisfaite, sachant pertinemment que nous ne trouverons jamais de compromis mon auto-correcteur et moi si je marque l’arrêt trop ouvertement sur les parties lacunaires. Je l’ai finalement envoyé avant d’avoir trop regardé ce que j’avais couché sur l’écran parce que connaissant ma manière de procéder, je ne l’aurais jamais envoyé et ça aurait fini – à juste titre – par me faire hésiter.

Je ne mentirais pas en indiquant que j’ai hésité avant d’envoyer le premier mail, n’étant pas totalement certaine de revendiquer la dimension, disons très enjouée, très jeune et très « très » en somme… Non pas que ce n’était pas moi ! Mais simplement être « autant » moi rendait probable le fait qu’il n’apprécie pas les mails. L’hésitation n’a pas été très longue puisque j’ai compris qu’il y avait deux hypothèses : soit il accroche, soit il n’accroche pas (j’ai oublié d’indiquer en prologue que j’étais d’une perspicacité renversante).
Dans le premier cas, si je consentais à faire quelques compromis pour rendre mon mail plus conventionnel, j’atténuais justement ce qui pouvait le faire accrocher (en plus de me travestir, ce qui ne me plaît pas des masses).
Dans le second cas, si je consentais à faire ces fameuses concessions, je n’atténuais pas grand-chose puisque le mail resterait « teinté de moi » mais aurait également un peu perdu de son âme : il n’accrocherait donc pas davantage et j’aurais dénaturé ma façon de voir les choses ce qui aurait donné un truc fade au possible. J’ai donc opté pour le naturel. On dirait la morale d’un dessin animé qui expliquerait pourquoi il ne faut pas mentir… Sauf que là ce n’était pas une question de principe mais une décision rationnelle se situant davantage sur le registre du calcul stratégique animé par mon objectif – toucher Anadema au sens littéral ou figuré que l’on souhaite donner à ce terme selon l’humeur – que sur une volonté de transparence.

Si je pouvais tout à fait imaginer l’éventualité qu’il ne soit pas réceptif à mes élucubrations, je digérais beaucoup moins la possibilité que ça puisse être un simple concours de circonstances qui évince mon mail. D’où mon insistance, qu’il m’a été injustement reprochée ici me semble t-il. Loin de constituer le reflet d’une névrose de ma part, j’estimais que ces mails en chaîne continuaient justement dans la même logique : jouer, au risque de surjouer, la carte de j’ai eu envie de valoriser chez moi pour l’intéresser, une espèce de singularité (que l’on peut tout à fait contester, je le consens). J’étais persuadée que c’était la seule chance que je pouvais avoir, me doutant bien que des mails du type « J’aime ton blog (…) Je suis sensible à ce que tu écris (…) Bla bla » écrits dans un français correct par des filles potables ne devaient pas être anecdotiques. Ma stratégie un peu (trop ?) costaude m’apparaissait donc être la seule potentiellement payante à côté de celle consistant à envoyer des photos de moi à poil (dont la fiabilité était à démontrer d’une part et à laquelle je n’avais pas spécialement envie de m’atteler d’autre part, du moins pas déjà !).

… pour réaliser ne pas savoir nager finalement   

Le deuxième mail que j’ai envoyé ne répondait pas à cette logique. Après avoir envoyé le premier, j’ai voulu mettre ça de côté, me persuadant que « Maintenant c’est fait, je n’y pense plus ». Pourtant j’y ai tout de même jeté un œil après. Bêtement. Et là, j’en ai mesuré toutes les lacunes… A défaut de pouvoir annuler l’envoi, je me suis alors convaincue que mon seul espoir (oui, j’emploie un vocabulaire donnant l’impression que je joue à Zelda, j’ai quand même le droit de romancer les choses, au moins par voie lexicale, puisque c’est mon récit) résidait dans un mail de complément. Je l’ai donc pondu puis envoyé en précision du premier mail. En fait, j’ai dû ajouter ce que j’ai supposé faire défaut dans le premier (évoquer la question de l’apparence par exemple puisqu’aucune photo n’était sur mon profil !). D’où le deuxième mail…
J’ai attendu je ne sais pas combien de temps et aucun accusé de réception ne me parvenait, même après plusieurs jours. Qu’il ne se connecte pas est une chose mais, en général, à un compte sur un site de rencontre est associé un mail perso auquel sont transmises les alertes du type « Lover_kiss_kiss75, vous avez reçu un mail !! Connectez-vous pour le découvrir !!! » donc il avait forcément eu vent de mes tentatives d’attouchements virtuels mais ne les lisait pas…
Zut.

Toujours est-il que je me suis finalement décidée à rédiger le mail suivant, poursuivant dans ma logique évoquée plus haut… A ce stade, je n’y crois pas, ou du moins, j’ai 14 % d’espoir… Mais mon investissement ne s’en ressent pas ! Finalement, l’exercice me plait, je trouve ça drôle ! Le fait que rien n’ait été lu me permet de ne pas marcher sur des œufs : je parle toute seule après tout ! Ca a certes un côté pathétique, que je mesure, mais pas suffisamment pour me dissuader de jacasser.
Alors oui, jusqu’à maintenant, il est surtout question de moi, Anadema ayant en quelque sorte oublié de se joindre à la fête puisque mes mails ne sont toujours pas ouverts… ! Et du coup, mon endurance finit par s’éroder et lorsque je me suis décidée à envoyer le dernier mail (oui quatrième… J’assume…), j’ai pris la décision d’arrêter parce qu’il me semblait qu’à ce stade, mon estime de moi commençait à en prendre un petit coup. Coup léger mais effectif. A quoi rimait le fait d’écrire des fleuves de mails à une personne inconnue qui pouvait éventuellement s’avérer être un sale con avec des oreilles sales ? Ca avait tendance à me renvoyer une image de moi un peu pathétique même si, je précise encore une fois, j’avais une vie : il ne faut exagérer l’importance que je pouvais accorder à la chose à cause de mon « implication » et surtout à cause de la focale ici clairement ciblée.
Finalement, envoyer ces mails et donc personnifier mon lien avec lui – absence de lien en l’occurrence… – avait abusivement créé une sorte d’injonction implicite à son encontre, à me répondre. Pourtant, je mesure bien que ce n’était pas justifié puisqu’il n’avait rien demandé après tout… Mais bêtement, mais on finit par se dire « Casse toi pauv’ con, je te montre que je m’implique, ce qui atteste d’un intérêt certain que je te porte et tu t’en moques : pffff, comme tout le monde finalement. Bien la peine d’arborer sans cesse ta considération pour les autres et fustiger l’absence d’implication de la populace… ! ». Toujours est-il qu’il commençait à me gonfler… Ou c’est finalement moi qui me gonflais mais c’est toujours plus simple de trouver un responsable distinct de soi.
A l’origine, lorsque je ne faisais que lire son blog, personne n’existait : Anadema était un blogueur, une sorte de personnage. En le cherchant, je lui ai attribué un visage. En le contactant, j’en ai fait une personne dans mon esprit. Par cette absence et ce silence radio, il redevenait personne (et non plus UNE personne justement) et je crois que c’est aussi ça – au-delà de ma fierté ébranlée – qui m’attristait un peu. J’avais personnifié ma quête (je ne recycle pas la parenthèse évoquant Zelda un peu plus haut mais le cœur y est…) et là, elle redevenait complètement anonyme.

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La suite : « Léa’s Story (4) – Alléluia ! Contact établi… »

Anadema - 20:50 - 11 commentaires

Lundi 22 juin 2009

Léa’s Story (2) – Conversation unilatérale

Après que Léa découvre mon blog et le parcourt, il lui vient l’idée de la possibilité de me contacter. Voici le deuxième épisode de ma rencontre avec Léa, racontée de son point de vue.

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Conversation unilatérale   

Jusque là, pas de « souci » particulier, ou du moins rien qui justifie la suite puisqu’il m’arrive d’être positivement surprise par des propos entendus, par des choses vues, ou lues… Néanmoins, je finis par imaginer des choses et fabuler sur l’éventuelle impression que je pourrais lui faire.
Je me dis alors :
– Je ne suis pas un monstre même si je ne suis pas à mon goût.
– Je ne suis pas totalement stupide même si je ne suis pas le prix Nobel que je souhaiterais être (non pas que la reconnaissance m’apparaisse comme une consécration ultime mais on part du principe qu’on ne le donne, en principe, pas aux êtres décérébrés).
– Je suis naturellement attirée par les nombreuses touches d’humour que je décèle chez lui et y suis réactive… Cependant, ce doit aussi être le cas d’autres personnes… Alors pourquoi tenterais-je de le contacter si je ne suis pas la seule (la logique de concours n’est pas des plus stimulante pour moi) ? Parce que j’ai vraiment l’impression qu’il pourrait être sensible à ce que j’ai envie de lui dire ! Du moins je m’en suis convaincue car c’est agréable à imaginer.
Ayant tendance à parfois faire des fixations, je me raisonne en me disant que malgré cette impression de singularité, il doit y avoir je ne sais combien de personnes qui ont eu EXACTEMENT le même ressenti que moi sans pour autant qu’il soit fondé. Ce que je perçois là a donc une dimension un peu universelle qui en nuance donc l’impact.
D’autre part, même si j’étais certaine de ne pas me tromper sur ma compatibilité avec lui, il faudrait alors la conjonction de paramètres que je ne maîtrise pas pour espérer aboutir à un échange quel qu’il soit : non-« obsolescence » de son blog (à en juger par la fréquence des posts, espoir au niveau 0), réactivité de sa part (je ne spoile rien en disant que ce n’était pas gagné !)…
Et enfin, je mesure amplement l’effet grossissant qu’implique le procédé par lequel j’ai « fait connaissance avec lui » : la rencontre s’est quand même faite en présence d’un seul des deux protagonistes… le deuxième n’étant même pas au courant… ! Ce qui biaise tout de même pas mal les choses…

C’est déjà trop tard, je me suis imaginé que mes divagations n’étaient pas si farfelues. J’ai déjà eu le temps d’y croire donc c’est décidé, j’y vais ! Je vais le faire. Mais faire quoi au juste ?!? J’ai mis un certain temps à arrêter un choix mais sans savoir à propos de quoi finalement… Je crois surtout que je me décidais à ne pas refouler l’attirance que je ressentais pour une personne inconnue et qui plus est une construction : une sorte de personnage fictif. Toujours est-il que je ne savais pas exactement comment j’allais mettre en pratique cette « décision ».

————————————– Interlude musical sans musique ————————————–
(appelons cela interlude-de-la-petite-voix-qui-me-dit-que-ce-je-dis-dramatise-excessivement)

Je sais, c’est un peu grotesque ce que je décris :
Étape 1 = bon allez, on se décide on se décide !
Étape 2 = ok on est décidé
Étape 3 = bon ok mais on a décidé quoi en fait ?!?

———————————————— Fin de l’interlude ————————————————

Chaque nouvelle donnée dont je prenais connaissance sur le blog militait en faveur de ma grande réceptivité à cet Anadema. Cela dit, sans caricaturer outre mesure, on peut dire que ça se résumait parfois à « Mais il a écrit qu’il aimait les asperges… et MOI AUSSI !! C’est bien ce que je pensais : on a vraiment des atomes crochus… » (pfff). Il m’apparaissait alors vraiment gênant, voire même pas tolérable de ne pas lui signifier ma présence et le fait que j’existe (je sais : assez pathétique).
Qu’est-ce que je risquais, à part écorcher ma fierté ? Pas grand-chose effectivement…
Je me suis donc concrètement décidée à le contacter.

Entre là et le moment où j’ai finalement cliqué sur « envoyer », il y a tout de même eu une étape intermédiaire qui a consisté à savoir où envoyer justement ! Bêtement à son profil Meetic ! (oui bêtement puisque je mesure la stupidité du procédé en comparaison avec celui qui aurait simplement consisté à le contacter directement).
Je ne situe pas totalement mais je suppose que j’ai dû imaginer que ce mode de contact me vaudrait moins de suspicion de la part de l’intéressé – que de passer par le blog qui arbore pourtant un attractif « pour m’écrire un mail ! » ne demandant qu’à être utilisé – au motif qu’il avait insisté à plusieurs reprises sur le fait qu’il n’était pas fan des rencontres avec des lectrices… N’étant pas très friande de compétition, je n’avais aucune envie de rivaliser avec d’autres filles ou autres groupies – dont je suis – et ai donc préféré opter pour Meetic. Il se trouve que je lui avais envoyé un mail par l’intermédiaire de son mail Anadema quelques temps auparavant (probablement deux jours après avoir découvert le blog peut-être, même si je ne parierais pas sur la fiabilité de ce calendrier). Le mail en question n’avait pas vocation à tenter de le séduire mais uniquement lui signifier que j’adorais son blog et que je déplorais qu’il ne soit plus alimenté. Il a d’ailleurs répondu à ce mail et je n’ai pas tenté d’en profiter puisqu’à ce moment-là je n’envisageais pas de le harponner. Aussi surprenant que ça puisse paraître au vu du reste des choses que j’ai écrites ici, cet autre mode de contact préalable ne s’inscrivait pas du tout dans la démarche que je décris ici, j’étais même passée par une adresse mail qui n’était pas la mienne : le contenu était sommaire et se résumait en un « j’aime ton blog » mais gratuit en quelque sorte et non pas « stratégique » comme ce qui a pu suivre.
Il me semble m’être dit que je n’avais pas le bagage intellectuel, humoristique, physique et autres pour réussir à susciter son attention – en tout cas par le biais de son blog – donc je me suis imaginée que le parcours plus « conventionnel » du site de rencontre sur lequel il était inscrit allait s’avérer plus facile d’accès. Paradoxal puisque c’est tout sauf conventionnel : je préfère passer par un moyen détourné pour contacter une personne à laquelle j’aurais pu directement m’adresser… ! C’est finalement aussi sensé que d’envoyer des emails à quelqu’un qui est dans la même pièce que soi au lieu de lui parler directement. Pourtant, je me disais qu’ainsi, l’éventuel contact aurait l’habillage d’une rencontre lambda, telle que celles décrites dans ses posts. Sans faire de l’interprétation de comptoir, il me semble que j’ai dû vouloir, contacter le garçon plus que le blogueur comme si en passant par le blog, j’allais être confrontée à quelqu’un de plus exigeant, de plus difficile à atteindre alors qu’en tant que fille d’un site de rencontre, j’avais plus de chances de me démarquer et de l’intéresser… Au milieu de la faune kikoulolienne, disons, ça me semblait plus aisé même si je ne suis pas en train d’affirmer que ces spécimens sont représentatifs des contacts virtuels disponibles sur ces interfaces de rencontres.

À la loupe…   

S’en est donc suivi un travail d’enquêteur (toutes proportions gardées…), très amusant au demeurant, ayant consisté à récolter à la lecture des posts des éléments sur lui qu’il ne se doutait pas avoir dispersés. Pris isolement, ils ne signifiaient pas grand-chose mais leur agencement s’avérait beaucoup plus éclairant, ou du moins suffisamment pour pouvoir établir une recherche sur Meetic sur la base de critères tels que la date anniversaire, la taille… Malgré ces indices, je me retrouvais face à plusieurs dizaines de pages de profils différents en guise de résultat qu’il a donc importé de trier méticuleusement (si je tentais, en décrivant les choses telles qu’elles se sont passées, de réhabiliter ma santé mentale auprès de ceux qui ont lu mes mails, j’ai bien conscience du fait que ce n’est pas gagné… Heureusement ce n’est pas le but…). Je suis totalement incapable d’indiquer combien de profils différents étaient alors en course. Je peux simplement dire que plusieurs recherches que j’ai tentées se sont avérées infructueuses : indices relevés sur le blog erronés (ce que je n’ai su qu’en tombant sur le bon profil). Là encore je précise, en guise de sous-titre, que je ne suis pas en train de dire que sa fiche était forcément très compliquée à trouver…

—————————- Interlude belliqueux et à tendance paranoïaque —————————-

Je vois d’ici les « D’te façon sa fiche MOI je l’ai trouvée sans me fouler alors pas la peine de romancer en faisant passer ça pour un travail d’orfèvre » ce à quoi je me contente simplement de rétorquer que pour trouver cette fichue fiche, il faut quand même avoir du temps à perdre.
Pourquoi dire cela ? J’ai été surprise, dès que j’ai découvert le blog, de constater à plusieurs reprises dans les commentaires qu’un certain nombre de personnes avaient vraiment une démarche contradictoire. Cumulant un dégoût prononcé vis à de Mister A. – qu’elles ne manquaient pas de lui signifier en commentaires – mais dans le même temps bénéficiant de temps à revendre pour trouver sa fiche sur Meetic. Que ce temps soit conséquent ou non n’est pas la question finalement. En perdre, même un tout petit peu, pour quelqu’un qui nous insupporte au plus haut point me semble renvoyer à trois choses.
Premièrement une absence manifeste de vie sociale auquel cas un certain nombre de structures d’accueil pourraient répondre à des besoins visiblement inavoués : SOS amitié ou encore j’ai-pas-de-vie-mais-j’aime-la-vie.com…
Deuxièmement, un dessein caché (et inconscient éventuellement) de trouver la « bête » histoire de lui montrer à quel point il se trompe puisqu’ « il tomberait trop facilement en extase si je lui jouais le coup de la séduction. Ca lui en boucherait un coin ! ».
Ou enfin se rassurer en se disant après l’avoir vu et détaillé en vrai : « Tout ça pour ça ! Me voilà rassuré(e), moi qui commençait à l’imaginer avec une nimbe vu l’aplomb avec lequel il s’évertue à dire des conneries pareilles. ».

———————————————— Fin de l’interlude ————————————————

Au niveau du tri des profils, la difficulté dont je me rappelle est que c’est avec beaucoup d’entrain que l’on épluche les premiers un à un. Mais, lorsque les pages défilent progressivement, ça devient beaucoup moins drôle, voire même peu gratifiant, d’autant plus que je ne savais pas vraiment quels critères devaient présider à la recherche ! Je ne savais absolument pas à quoi me fier pour écarter ou sélectionner des profils… Il me semble qu’il aurait été plus simple de tomber sur lui au hasard de pérégrinations sur Meetic plutôt qu’à sa recherche exclusive mais là, la frustration – toute relative – provenait du fait que je cherchais quelque chose d’indéfini, et qui pouvait potentiellement ne même plus exister ! Rien ne m’assurait compte tenu de l’inactivité de son blog qu’il avait encore un profil… Pour couronner le tout, même si je trouvais le bon, aucun critère ne m’assurerait que ce serait bien Anadema ! J’avais la naïveté de croire que j’allais forcément le reconnaître ! Que ça allait transparaître. Je ne savais pas comment mais ça transparaitraît !
Aussi pathétique que ça puisse sembler, c’est une des rares choses sur laquelle je ne me suis pas trompée ! Lorsque je l’ai trouvé, j’ai su à coup sûr que c’était lui. Tout militait en faveur de ça : l’annonce aurait pu s’insérer dans la continuité de son blog, les caractéristiques collaient, les dates d’inscription aussi… Et les photos ! Plusieurs !

Intérieurement j’avoue avoir espéré à un moment qu’il ait une sale tête pour que cela puisse casser tout l’enchantement. Il avait depuis que je le lisais l’apparence que je lui prêtais : celle que je souhaitais mais de manière un peu floue. Il était dans mon esprit – ce n’est pas surprenant – terriblement attirant. Je misais cependant sur le fait qu’il allait être sinon moche, du moins bof ce qui m’aurait grandement facilité les choses… Je sais m’être dit qu’il était probable qu’il se passe exactement la même chose que ce qui arrive lorsque je fonds sur la voix de quelqu’un entendu à la radio – la situation ayant ceci d’identique que « l’attraction » se base sur un seul et unique critère : la voix ou la plume en l’occurrence. J’assimile cette situation à l’exemple de la radio et le fantasme associé à l’écoute prolongée d’une voix en ce que l’on imagine dans les deux cas ce qui constitue le reste de la personne. Il m’est d’ailleurs arrivé de trouver une voix à tomber derrière le poste de radio pour ne même plus l’entendre de la même manière après avoir découvert la personne. J’espérais quelque part que c’est qui allait se passer.

Pourtant, ce n’est pas ce qui est arrivé. Il n’était même pas « Ouais ça passe » comme ce que l’on se dit de quelqu’un qui ne nous stimule pas énormément physiquement mais dont on s’accommode en ayant trouvé d’autres raisons pour. Non ! Là, il était parfaitement à mon goût et même plus que ça ! Je vais éviter de refaire le coup de l’interlude querelleur mais je précise tout de même – pour ceux que ça démangerait de dire « N’importe quoi il est top moche ! Je l’ai vu, c’est un plouc ! » – que les goûts et les couleurs s’accommodent assez peu du consensus.
Je suis certaine de m’être dit à ce moment-là que même sans cette histoire de blog, le profil était extrêmement attractif et tout à fait conforme à ce que j’aurais voulu harponner. Il était joli comme tout !
Zut.
Loin de me brider, cette découverte de sa « vraie » fiche Meetic me permettait alors de m’adresser à quelqu’un, de personnifier ma démarche, pour essayer d’établir un contact.

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La suite : « Léa’s Story (3) – Se jeter à l’eau… »

Anadema - 17:06 - 36 commentaires

Mercredi 17 juin 2009

Léa’s Story (1) – Projections et autres complications

Vous avez appris à débusquer une lectrice sur Meetic, vous avez découvert les paquets de mails que m’y avait envoyé une certaine Léa. Vous avez lu ma réponse puis mes tentatives périlleuses pour lui faire tout avouer sur sa nature de lectrice. Vous avez suivi de quelle manière je me suis amusé à lui rendre la pareille. Vous nous avez vus nous rapprocher et vous avez pu découvrir avec moi Léa sur sa webcam en photo et en vidéo, jusqu’à ce que nous organisions notre rencontre.

Passons maintenant de l’autre côté du miroir : voici la même histoire… mais racontée du point de vue de Léa !

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Prologue   

Je vais raconter l’histoire évoquée dans les posts relatifs à une certaine lectrice arrosée… mais en changeant la caméra d’épaule… L’exercice a déjà été réalisé ici, je n’inaugure rien de nouveau, si ce n’est pour moi. J’ai quelques remarques à faire avant de commencer parce que je pense que c’est plus simple si je les pose au préalable. Je ne milite pas pour la canonisation d’Anadema, d’autres causes me semblent bien plus importantes à soutenir. Je commence par là pour deux raisons.

D’abord, simplement indiquer que tous les propos à venir qui pourraient donner l’apparence d’une valorisation excessive du tenancier des lieux ne le sont pas par finalité (à savoir gratuitement l’encenser) mais parce que la consigne dont je dispose ici est la suivante : « donner MA version des faits ». Nul besoin de s’étonner que quelqu’un qui ait été capable de gentiment le « traquer » puisse être amené à tenir des propos gratifiants à son égard (se donner de la peine pour quelqu’un que l’on n’estime pas du tout relèverait d’un certain masochisme de ma part, voire même un degré de stupidité très avancé dont je me défends (au moins partiellement !)). Je n’ai pas envie d’amender la manière dont j’ai appréhendé les choses à l’époque des faits uniquement pour éviter le côté groupie (que je ne peux pas complètement contester cela dit). D’ailleurs, je n’ai NULLEMENT envie de rendre attirant Anadema, pétrie de jalousie que je suis (devenue… : pfff), ce qui aurait plutôt tendance à m’encourager, stratégiquement, à le dévaluer. Mais, encore une fois, je m’en tiens à la consigne et j’ai un (tout petit) peu d’éthique… même si en l’occurrence ça me dessert… ! Je vais juste essayer de rendre compte de ce que j’ai pensé et ressenti à l’époque des faits. Le point de vue subjectif est donc amplement revendiqué.

La seconde raison est que je n’ai pas envie qu’Anadema soit taxé de prétention en publiant mes digressions et qu’on lui reproche (sport emblématique sur ce blog, dans lequel ce ne sont pas forcément (j’ai bien dit « pas forcément » hein) les plus athlétiques qui pratiquent !) de se valoriser, être vaniteux ou je ne sais quoi encore (là, mes précautions commencent à ressembler aux annonces qui précèdent les films sur DVD donc j’arrête…).

Bref, entrée en matière un peu procédurale, j’en suis désolée… mais comme ça je n’y reviens pas… et je peux donc passer au fond !

Projections et autres complications   

Je ne sais pas du tout comment j’ai découvert le blog d’Anadema, très originalement « par hasard » (à mon avis la proportion de personnes l’ayant trouvé autrement doit avoisiner les 23,4%… Je me situe donc dans la majorité telle que je la visualise). Tout ce que je peux dire, c’est que je n’ai pas tout de suite compris ce dont il était question. J’ai lu, ai trouvé le propos digeste, voire plutôt très bien écrit et la dimension sexuée des propos a dû faire le reste dans le travail d’ « addiction » qui a suivi. Je me souviens bien que le dernier post publié renvoyait à une fille En chair et (dans une moindre mesure) en os… ce qui situe les choses en termes de calendrier (même s’il me semble que ce post est resté longtemps, compte tenu de la relative mise en sommeil du blog à l’époque. Je crois que ce devait être en novembre 2006).
J’ai donc lu et me suis régalée ce qui n’a pas manqué de stimuler des visites ultérieures. Lorsque je suis retournée sur le blog, j’ai mesuré à quel point j’aimais ce que je lisais. La question peut se poser, effectivement (j’imagine des objections fictives, oui), de savoir si cela devait être attribué à ce que je lisais ou s’il n’était question que d’une comparaison méliorative par rapport à la faune de choses sans aucun intérêt que l’on voit foisonner sur le net. Je peux grossièrement répondre à cette fausse interrogation en indiquant qu’un mélange de ces deux explications devait probablement guider mon appréciation.

J’y allais de manière récurrente, ce qui se voyait encouragé par le nombre incalculable de posts qu’il me restait à lire… A titre de comparaison, je crois avoir ressenti à peu près la même chose que lorsque j’accroche sur une série télé, la seule différence étant le support, écrit en l’occurrence. Je me vois alors savourer le fait que je sais que ça va commencer, pour ensuite me dire « oh non, ça va bientôt être fini » et enfin espérer l’épisode suivant avec impatience. J’ai toujours tendance à anticiper les déplaisirs, ce qui a l’effet pervers de me les faire vivre plusieurs fois : bêtement mais sûrement. En atteste cette illustration on ne peut plus triviale : je mets plusieurs réveils pour me lever le matin, non pas parce que je ne suis pas capable de me lever, mais afin que les premiers m’indiquent qu’il me reste « peu » de temps avant la fin du monde (sous titre : la sortie du lit) et qui a, bien entendu, l’effet inverse de celui escompté en me rendant encore plus fébrile au réveil effectif puisque j’appréhende depuis des dizaines de minutes (je règle l’espacement des réveils selon mon degré de sadisme du moment)…
J’ai oublié de mentionner la deuxième consigne d’écriture que j’ai eue se résumant en gros à « ne pars pas à droite et à gauche ! » et là je sens que je m’en émancipe donc je redresse la barre… et je reprends.
Eh bien là, ça me faisait à peu près cet effet là : un grand plaisir à lire mêlé à une crainte (toute relative, il ne faut pas exagérer non plus : j’ai quand même une vie accessoirement) d’en voir la fin à un moment ou à un autre.

Pratiquement tout ce que je lisais me parlait, m’interpellait ou m’intéressait. Non pas dans le sens d’une affinité totale (loin de là d’ailleurs !) mais davantage au sens de registres de pensées voisins, par opposition à des manières d’appréhender les choses qui me semblent parfois relever de langues différenciées entre les gens. Par contre, il était davantage question d’attraction plus que d’empathie (dans la mesure où je ne serais absolument pas attirée par moi si je n’étais pas moi justement, j’aurais eu du mal à être attirée par quelqu’un auquel je m’identifie… enfin bref). En gros, j’avais l’impression – fondée ou non ce n’est pas le propos – de lire quelqu’un a qui j’aurais des choses à dire, sans avoir besoin d’ajouter des sous-titres pour être sûre que mes propos ne soient pas déformés ce qui me semble être un luxe énorme (et qu’il ne m’est malheureusement pas possible de m’accorder si souvent).

Pour autant, des points de divergence ou des choses moins reluisantes, il y en avait !
Je sais l’avoir trouvé par moment abusivement rigide et presque borné mais il me semblait que cela relevait davantage du mode de communication utilisé – les commentaires par exemple – qu’autre chose. Le fait d’avoir à répéter des choses aux lecteurs donne abusivement l’impression qu’il est têtu de même que d’insister sur certains éléments a tendance à faire oublier que ce n’est pas pour autant que les événements en question ont effectivement eu une importance énorme…
Il me semblait également parfois très naïf, notamment lorsqu’il semblait trouver que le simple fait pour une pouf’ avec laquelle il conversait de ne pas ponctuer ses phrases de lol pouvait attester de sa crédibilité de partenaire potentielle. De même, j’avais eu le sentiment qu’il portait, malheureusement, son intérêt sur des nanas qui jouaient simplement leur rôle de pouf’ enjouée, un minimum cérébrale (j’ai bien dit un minimum parce que franchement pour certaines… enfin ça en devenait même énervant à lire !). Et je ne dis pas cela par prétention, puisque je ne me dis pas forcément différente de ce que j’incrimine, soyons d’accord… ! Mais en tout cas, ça avait le don de m’insupporter. Pour dire les choses plus simplement – quitte à les dénaturer – j’avais le sentiment qu’il se laissait parfois impressionner par bien peu dès que la nana lui casait deux ou trois trucs pas complètement cons (et si le registre en jetait suffisamment, alors là ! C’était in the pocket). Et là je me disais : « pffff » (réflexion métaphysique récurrente qui va s’avérer être le fil conducteur de mon propos).
J’ai d’ailleurs un exemple très précis : dans un post relatif à Iséa. Cette petite mijaurée – je dis ça compte tenu du dénouement de cette « histoire » qui m’apparaissait ÉVIDENT depuis le début – indique fièrement « trop beaufs ces gens qui matent le Bigdil ! ». Wouhaou ! Ca c’est une prise de risques ! Et de la parole engagée ! Je ne connais aucune personne équilibrée regardant le Bigdil donc à part enfoncer des portes ouvertes, dire ça me semble être d’une banalité…). Qu’Anadema semble considérer ça comme révélateur du fait que cette *bip* ait de l’esprit, alors là ! J’ai à plusieurs reprises eu le même sentiment d’ailleurs : l’impression que la nana ne faisait que se situer sur le bon registre en développant des lieux communs et ça y était : elle était bonne à marier (je sais, j’exagère et c’est volontaire) ! Si en plus sa ma-de-moiseeeeeelle (je reste polie mais dans la vraie vie je dis autre chose) était parvenue à caser « très subtilement » des indications sur son apparence par un « mais je suis trop deg’ je comprends pas pourquoi tout le monde veut coucher avec moi… je ne suis pas qu’une fille de 1m70 pour 48 kg après tout et puis flûte ! [sauf que, comme par hasard, en réalité, les proportions s’inversent et ça donne un 1m48 pour 70kg… Hum ! ] Je ne vois pas le mal à mettre des strings qui sortent du jean ! Ca veut pas dire que je suis dispo’ pour tous les mecs qui m’approchent (…) et ben franchement le féminisme a encore de beaux jours devant lui [j’adore lorsque se mêle dans le lot une analyse sociologique dont la finesse n’a d’égal que la clairvoyance de la *bip* concernée] » alors là, c’était banco !
J’en ai depuis parlé avec lui et j’ai compris des choses mais en tout cas sur le coup ça m’énervait ! On pourrait – partiellement à juste titre – m’indiquer que cela n’était que la manifestation d’une certaine rivalité féminine et de ma jalousie (mal placée oui !) envers toutes celles qui avaient été ses prétendantes sauf que pour une bonne partie d’entre elles, j’avais une certaine sympathie et ne ressentais aucune espèce d’animosité (aussi peu crédible que ce soit, c’est vrai !).

Je crois pouvoir distinguer deux choses : d’une part les affinités intellectuelles que j’ai pu percevoir – justifiées ou non mais ça n’est pas encore le propos – et l’attraction mêlée d’émoustillement d’autre part que provoquait la lecture des histoires parfois croustillantes que je lisais.

J’ai dû imaginer à partir de là l’impression que j’étais exactement sur la même longueur d’ondes et qu’il ne le savait pas, simplement parce qu’il ne me connaissait pas ! La relation duale entre le lecteur et celui dont émanent les écrits aboutit parfois à une impression (unilatérale bien entendu !) de proximité et d’intimité qui se trouve exacerbée par certaines affinités communes (et surtout interprétées comme telles et c’est là le ressort du mécanisme). Je devais simplement être sujette à ce syndrome comme ça a déjà été le cas à la lecture de certains écrits totalement différents du support ici considéré. J’étais sensible aux délires, à certaines phrases tout spécialement (alors que d’autres pouvaient éventuellement me sembler totalement transparentes), à certains points de vue, à cette habileté à manipuler les mots. J’y voyais un très juste équilibre entre sensibilité clairement assumée (la sensibilité en soi n’est pas rare je pense, mais l’assumer, voire la revendiquer l’est un peu moins chez les hommes) et touche suffisante de charme sexué. La conjonction de ces deux choses me le rendait terriblement séduisant. Il peut le nier autant qu’il le souhaite (je ne le crois pas si naïf d’ailleurs, quoique…) mais ses propos (et là j’englobe les commentaires dans lesquels il s’adresse plus directement aux gens) étaient – tels que je les ressentais – teintés d’une légère teneur sexuée juste assez suffisante pour émoustiller très légèrement sans pour autant en devenir trop inscrits dans le registre explicite de la séduction. Je pense d’ailleurs qu’il en joue, plus ou moins consciemment même si c’est totalement gratuit et pas forcément motivé par des considérations « slipales » (pour un lexique des néologismes utilisés, simplement faire un effort d’imagination !). Il a tout à fait raison, et comme je le lui ai déjà indiqué, j’en jouerais bien plus si j’étais à sa place.

»

La suite : « Léa’s Story (2) – Conversation unilatérale »

Anadema - 20:38 - 30 commentaires

Jeudi 11 juin 2009

Encore_une_lectrice (7) – L’heure du verdict

Je suis content que Léa ait répondu à mon SMS de bonne année et qu’elle s’y soit montrée si avenante. Envisager l’année comme meilleure sur la simple base de ma manifestation, quelle flatterie ! C’est en début de soirée le lendemain, 1er janvier, que Léa me retrouve sur MSN :

Drôle de voir aujourd’hui que deux ans plus tôt, j’en étais encore à rouspéter contre les commentaires. Finalement, il y a des choses qui ne changent pas ! Comme mon agacement sans cesse renouvelé contre la sottise et la bien-pensance, ou l’omniprésence de commentaires de lecteurs foncièrement allergiques à tout ce qui n’est pas langue de bois. Avec le temps, c’en est même devenu pour moi une piste pour vérifier des affinités intellectuelles, en me permettant d’avoir quelques concepts clés en main à lancer pour tester le niveau de discernement d’une personne et sa capacité à prendre du recul par rapport à elle-même (chose dont est incapable une effrayante majorité de gens) et à appréhender des situations dans leur globalité.

C’est sans doute un des avantages pour moi d’être contacté par une lectrice, car cela suppose qu’elle est un minimum en phase avec moi. Je suis donc ravi que Léa soit tout autant outrée que moi par certains des commentaires du post du moment. Cela dit, il faut peut-être que je prenne en compte la possibilité du syndrôme « groupie » si jamais elle me dit amen à tout et qu’elle force ses affinités avec moi. Si nous n’avons pas encore eu l’occasion d’avoir des conversations sérieuses sur MSN, les mails qu’elle m’avait envoyés sur Meetic ont tout pour me laisser croire que j’ai affaire à une fille intelligente avec laquelle je n’aurai pas besoin de sous-titrer mes paroles.

Après une petite heure passée au téléphone (1er janvier oblige), je retrouve Léa sur MSN et nous reprenons notre conversation. Conversation légère qui ne tourne autour d’aucun sujet en particulier et qui est plutôt faite de petits jeux taquins saupoudrés de traits de séduction.

Elle allume à nouveau sa webcam, ce qui a tôt fait de capter toute mon attention. D’autant plus que je peux compter sur son aptitude à se trémousser et à rendre la vidéo particulièrement vivante. Une petite fenêtre visuelle et je suis transporté… Ah que la webcam est addictive chez nous les hommes ! Comme j’accepte de jouer les médecins pour l’occasion, il prend à Léa le besoin de faire avec moi l’inventaire de ses grains de beauté. On ne rigole pas avec les mélanomes par les temps qui courent. Nos petits jeux érotiques softs nous emmènent ainsi jusqu’à plus de deux heures du matin lorsque nous évoquons la possibilité de nous rencontrer. Nous parlons du vendredi soir (5 janvier), dans quatre jours. Nous nous retrouverions place du Châtelet à 19h00 pour boire un verre ensemble. Elle me dit qu’elle me confirmera par téléphone, ce qui me permettra d’entendre sa voix. Comme j’aime bien ce qui est impérvu et spontané, même s’il est tard (plus de deux heures et demi maintenant), je lui propose de lui passer un coup de fil tout de suite ! Elle accepte, nous laissons MSN en suspens et je l’appelle sur son portable. Je ne sais plus de quoi nous avons parlé ni combien de temps a duré l’appel mais je sais que je l’ai trouvée aussi agréable que sur MSN, que j’ai trouvé sa voix charmante et féminine, que je l’ai sentie un peu intimidée mais sensible à mon humour. Je ne cesse d’être étonné de voir à quel point le temps passe vite sur MSN et qu’on se retrouve en un rien de temps à être resté six heures devant son écran, même si ça a pu être ponctué par d’autres activités. Je m’endors content par tous ces échanges, ce coup de fil et ces apparitions de culotte en webcam.

Nous nous retrouvons sur MSN trois jours plus tard, la veille de notre rencontre et nous tchattons pendant deux heures de manière aussi légère et sympathique que la dernière fois mais… sans webcam. Je lui dis que du coup, puisque je suis frustré, je lui réclamerai mon strip demain et sans webcam. Elle me répond : « et alors ! ça ne me gêne pas. et puis tu dis ça là mais ensuite ce sera courtois ». Oh ! Comme si j’étais du genre à ne pas aller au bout du jeu… Eh bien, nous verrons cela !

Une étudiante de 21 ans jolie et chaude qui apprécie mon blog, ça a franchement tout pour me plaire. Et je suis vraiment séduit à l’idée de la rencontrer, même si je n’ai jamais été très emballé à l’idée de rencontrer des lectrices de manière générale parce que je n’aime pas trop le décalage qu’il y a d’emblée sur ce que nous savons l’un de l’autre et que je méfie du risque d’idéalisation que peut induire la lecture d’un blog.

Vendredi, 18h45. Je suis dans le métro en route pour retrouver Léa. Comme je le fais en général, j’ai pris soin de ranger un minimum chez moi au cas où je me retrouverais à rentrer avec elle. On ne sait jamais. Comme cela m’arrive malheureusement trop souvent, je me rends compte que je vais avoir un peu de retard et je suis contraint d’envoyer un SMS à Léa pour la prévenir :

Franchement, rien de tel qu’un retard pour accentuer encore la pression : rencontrer une inconnue avec tout l’enjeu de séduction qu’il y a autour + se sentir en faute. Aïe… Sans parler du fait que j’ai l’impression de devoir me montrer à la « hauteur » de mon blog et de ne pas la décevoir. Je sors rapidement du métro et je monte les marches deux par deux pour essayer de grapiller quelques secondes sur mon retard. Je jette un oeil autour de moi pour voir si je la reconnais…

La rencontre, le pourquoi et le comment vous seront racontés par… Léa elle-même !

La suite : « Léa’s Story (1) – Projections et autres complications »

Anadema - 16:19 - 6 commentaires

Jeudi 04 juin 2009

Encore_une_lectrice (6) – Délibéré

Avant de reprendre le récit, pour retrouver le fil de l’histoire d’« Encore_une_lectrice », je vous propose deux solutions : vous pouvez vous (re)plonger dans les épisodes précédents pour découvrir toute l’histoire. Ou vous pouvez écouter le petit résumé audio (1 min 44 s) que je vous ai concocté spécialement pour l’occasion !

ARCHIVES DES ÉPISODES PRÉCÉDENTS
  1 – Suspicion
2 – Pièces à conviction 1
3 – Pièces à conviction 2
4 – Interrogatoire
5 – L’arroseuse arrosée

RÉSUMÉ AUDIO DES ÉPISODES PRÉCÉDENTS


Synthèse vocale : Acapela Group – Musique : Steve Jablonsky

Je suis étonné que Léa ne se soit pas un peu énervée et qu’elle n’ait pas eu envie de m’envoyer au diable, malgré ma grossierté. Tomber sur un blaireau qui a menti sur sa fiche pour se choper des filles et qui visiblement ne cherche qu’un plan cul, ce n’est censé séduire personne. Maintenant que j’ai reconnu que je jouais les lourdauds, il me reste à essayer de comprendre pourquoi ça ne lui a pas donné envie de s’enfuir en courant et à lui dire que je suis bel et bien le blogueur qu’elle a essayé de contacter via Meetic, et pas le faussaire pour lequel je me fais passer depuis une heure :

Léa reconnaît être assez déboussolée par tous ces retournements de situation. Malgré tout, elle me dit que je pourrais avoir le droit à mon strip si je lui trouve une preuve irréfutable que je suis bien Anadema. Il se trouve que Léa m’avait écrit sur mon adresse email de blogueur quelques mois plus tôt (j’avais d’ailleurs moi-même mis quelques mois à lui répondre), cela va donc être très facile pour moi de lui prouver qui je suis. Elle me donne la date de l’envoi et l’adresse email, et je pars à la recherche de son mail pour lui en copier-coller quelques extraits et achever de la convaincre.

Du coup, je lui réclame mon strip, ce à quoi elle me répond : « mais dans ce cas juste un prémice puisqu’il va être l’heure (et aussi c’est le seul moyen dont je dispose pour te harponner pour le moment) ». Je suis prévenu : ce sera soft ! Pendant que nous continuons à discuter, elle tire un peu sur son pull et se rapproche de sa webcam pour me montrer un grain de beauté près de l’un de ses seins, ce qu’elle appelle son « arme secrète ». Puis elle me montre sa jolie taille et la façon appétissante avec laquelle son jean lui moule son petit cul cambré. Je me dis quand même que parfois, c’est drôlement bien d’être blogueur et que c’est fichtrement plus simple que d’être un célibataire anonyme sur un site de rencontres, noyé dans la masse, obligé de se débattre parmi des milliers d’autres hommes célibataires pour essayer de convaincre qu’on vaut la peine d’être rencontré…

Elle me donne son numéro de portable et nous nous quittons. Dans moins de cinq heures, c’est la nouvelle année ! Tout content, mon amour-propre et ma libido boostés au maximum, je pars rejoindre mes amis chez lesquels j’ai prévu de passer le réveillon. Voilà une rencontre virtuelle pour le moins inattendue : une jeune lectrice qui a l’air intelligente, charmante et chaude comme la braise, ça a tout pour me plaire. Un peu après minuit, je fais une petite surprise à Léa en lui envoyant un SMS pour lui souhaiter la bonne année :

 
La suite : « Encore_une_lectrice (7) – L’heure du verdict »

Anadema - 18:18 - 2 commentaires