La longévité de ce blog est telle que je commence à pouvoir en feuilleter les pages comme un vieil album de photographies et en remonter les années jusqu’à une époque où je commence à ne plus me reconnaître. Je ne me reconnais plus toujours dans mon approche et dans ma conception des choses. Je ne me reconnais plus non plus parce que les années ont achevé d’effacer de ma mémoire la multitude de ces petits détails de la vie que j’y conte, et que je me prends parfois à (re)découvrir.
Les écrits ont comme les photographies la magie de rappeler à notre mémoire avec de surprenantes nuances tous ces petits moments de bonheur et de tristesse qui composent nos vies et c’est sans doute pour cela que je les aime tant. J’y ai toujours été très attaché jusqu’à en être presque fétichiste. Au point de garder une petite bouteille de lait, un bout de papier déchiré avec un mot doux, un ticket de cinéma, un paquet de cigarettes… Je ne garde pas tout mais l’envie est souvent là. Comme si ces objets s’imprégnaient de l’essence des moments que nous vivons et qu’ils allaient pouvoir en restituer pour moi la saveur à volonté.
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Annie et moi nous sommes revus à trois ou quatre reprises de manière assez spontanée à chaque fois. Un peu comme à l’époque de notre première rencontre. J’évitais le sujet tabou de notre relation pour ne pas briser le charme de ces moments simples et agréables mais je me demandais ce qu’elle pouvait bien en penser. Etait-elle revenue sur sa décision de s’interdire des relations légères ? Ou était-elle en train de s’imaginer que j’avais changé d’avis sur notre manque d’affinités ? Si nous avions cessé de nous voir deux mois plus tôt, c’était justement parce que je lui avais expliqué que nous n’avions pas assez d’affinités pour envisager une relation sérieuse et qu’elle ne voulait pas, elle, d’autre relation que sérieuse. Maintenant que nous repartagions des moments sensuels ensemble, était-ce elle qui se pliait à mes exigences ou pensait-elle que c’était moi qui me pliait aux siennes ?
J’avais tendance à penser qu’étant célibataire, elle se contentait de passer du bon temps sans se poser de questions et qu’elle disparaîtrait du jour au lendemain quand elle rencontrerait un garçon. Aussi m’y attendais-je. Mais je m’attendais aussi à ce que nous nous accrochions un jour sur notre relation (chassez le naturel, il revient au galop). Et ça n’a pas loupé : l’élément déclencheur fut un jour, lorsque passant un moment ensemble, répondant à sa demande, je lui ai avoué en toute honnêteté que je couchais avec d’autres filles qu’elle. J’ai senti sa surprise et son agacement. Ca a jeté un froid. Nous en avons un peu parlé mais elle est rentrée chez elle moyennement contente…
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Même si j’avais compté dessus, j’avoue avoir été quand même un peu étonné qu’Annie accepte de recoucher avec moi. Ce n’était pas censé être compatible avec ses attentes d’une relation engagée qui ne laissaient pas de place à des rapports plus légers. Et notre petite friction au sujet de mes soi-disant trop fréquents sous-entendus sexuels à son égard m’avait semblé de mauvais augure. Pensait-elle que notre relation avait une chance de devenir « sérieuse » ? Que je pouvais avoir envie de revenir sur ce que je lui avais dit de notre manque d’affinités ? Ou se laissait-elle simplement aller en évitant de trop penser à ses principes ?
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Il n’était pas censé y avoir de suite particulière avec Annie. Nous nous étions expliqués l’un et l’autre et avions rompu dans les règles de l’art. Comme elle n’entrevoyait pas la possibilité que nous puissions continuer à nous voir dans une dimension sensuelle et que j’étais loin d’avoir suffisamment d’affinités avec elle pour envisager que nous puissions garder une relation quelle qu’elle soit, je m’attendais à ce que nos échanges s’espacent jusqu’à ce que nous perdions le contact. Mais nous avions eu par MSN un dernier échange un peu chaud, ce que j’avais pris d’une certaine manière pour la promesse d’une possible future soirée coquine entre nous.
Le mois d’août et nos vacances ont continué à nous faire nous éloigner l’un de l’autre. Mais elle m’a tout de même envoyé un SMS pour me faire un coucou et j’ai pris le temps de lui envoyer une carte postale. A la rentrée en septembre 2008, nous retchattons un peu ensemble lorsque nous nous croisons sur MSN. Dès que l’occasion se présente, je ne manque pas de tâter le terrain pour voir si elle est toujours « célibataire » :
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C’était l’heure. Anadema réajusta sa cravate, se gratta la gorge et sortit de son bureau pour aller rejoindre la salle de réunion. En passant devant sa secrétaire, il lui lança un petit clin d’œil amical. Après tout, il valait mieux faire la paix avec elle, et il regrettait de l’avoir disputée juste parce qu’elle avait refusé d’avaler. L’équipe des concepteurs était assise au complet autour de la grande table ovale qui avait vu se prendre toutes les décisions importantes de l’entreprise.
L’instant était solennel. Anadema s’empara du dernier siège qui l’attendait, regarda lentement ses collaborateurs et commença :
– Cela fait aujourd’hui sept ans exactement qu’Anadema’s Story est né. Sept ans de journal ininterrompu depuis ce fameux 13 avril 2003 ! Cinq versions successives, deux cent cinquante-cinq articles, plus de sept mille commentaires ! Il y a connu de grandes victoires autant que les affres de l’enfer, les rires et les clashs, la séduction et la colère, le sexe et la frustration. Il a accompagné notre inexorable évolution. Alors, je vous écoute. Qu’est-ce que vous m’avez préparé pour illustrer cet évènement exceptionnel ? Jean-Pierre, tu commences !
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Je n’ai jamais été, à mon grand dam, un garçon très sociable. Si je me sens bien plus à l’aise dans les rapports intimes avec les autres, j’ai tendance à fortement appréhender – voire à fuir – les échanges avec des groupes de plus de quatre personnes, configuration dans laquelle je ne me sens pas à l’aise et dont je ne maîtrise pas les codes (sauf bien sûr lorsque cela se joue sur un plan professionnel : on y est impliqué de manière plus impersonnelle). Mon degré de misanthropie m’incite souvent à voir les autres par défaut comme étant potentiellement méprisants à mon égard. Et supportant d’autant moins l’arrogance qu’elle me renvoie à mon manque d’assurance, j’ai tendance à me sentir en danger face à une tripotée d’inconnus avec laquelle je dois composer. Autant d’inconnus que de mépris possibles à devoir surmonter. Autant d’inconnus que de gens potentiellement hautains et fermés, surtout motivés par l’utilisation des autres pour se mettre en avant. A partir de là, vous aurez compris pourquoi le night-club fait partie des endroits où j’ai le plus envie de faire la fête…
Pas besoin d’être psy pour deviner que l’impact de mon manque de confiance en moi se prolonge dans mon rapport à la séduction avec les femmes. Et lorsque l’on est un homme, en matière de séduction, le manque d’assurance se paie très cher (merci de ne pas aller consulter les vieilles archives de ce blog…).
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Je ne sais pas si c’est l’arrivée du printemps (et ses quelques rayons de soleil), mais j’ai une envie de plus en plus impérieuse de changer (je parle d’un changement profond (sans toutefois toucher à son essence (je ne veux pas non plus faire de révolution))) le design (enfin, surtout la partie du haut (« Blog sur mes rencontres amoureuses sur Internet »)) de mon blog tant celui-ci me semble de plus en plus en décalage (ressenti) avec l’idée que je m’en fais (un blog intimiste et réflexif sur les rencontres amoureuses sur Internet (or, le design actuel donne une impression trompeuse de blog de « pro de la séduction » (comme il y en a beaucoup aujourd’hui (mais il n’y en avait pas à l’époque où j’ai commencé mon blog (en 2003))) qui ne me correspond pas, et dont je ne veux pas car ce n’est absolument pas le concept (même si ça n’empêche pas de théoriser aussi à l’occasion sur les relations sentimentales et les relations hommes – femmes))).
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Le rapport à la sexualité que nous entretenons comme les envies et les préférences qui nous accompagnent sont autant de traits qui nous sont propres et qui évoluent au cours du temps et de notre épanouissement. Ce sont des variables essentielles qui nous définissent mais qui nous séparent aussi. A une extrémité se trouvent ceux qui se considèrent comme asexués et qui revendiquent l’amour sans aucune forme de désir charnel. A l’autre extrémité, ceux pour lesquels le sexe est une chose omniprésente qui les guide et oriente leur quotidien, et qui repoussent constamment leurs limites dans la recherche du plaisir. Il n’y a pas vraiment de normalité en la matière, plutôt des positionnements individuels différents et surtout souvent parfaitement incompatibles. Mais à défaut, on peut quand même établir qu’il y a des comportements et des pratiques généralisées et que l’on peut considérer comme standard, comme par exemple la fellation et le cunnilingus pratiqués sans doute aujourd’hui par quasi tout le monde. Ce n’est pas difficile de comprendre qu’il est plus facile de tomber sur une fille qui suce que sur une fille qui nous urine dessus.
Voici donc aujourd’hui une rétrospective sur les pratiques et habitudes sexuelles des filles avec lesquelles j’ai couché durant les cinq premières années de l’exercice de ce blog. (suite…)
Troisième et dernière partie de mon triptyque consacré aux mots et expressions entrés par les internautes sur des moteurs de recherche et les ayant amenés sur ce blog au cours de l’année 2009. Dans la première partie, vous pouviez y trouver tout ce qui avait trait aux relations sentimentales. Dans la deuxième partie, c’est la culture (de l’appétit sexuel chez les trisomiques) qui était à l’honneur. Pour cette troisième et dernière partie, au menu : malheurs sur les sites de rencontres, philosophie et anademismes !
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Je vous ai déjà parlé de cette solitude de se sentir différent que je ressens souvent sur certains sites de rencontres comme JeContacte ou comme Badoo. Solitude essentiellement nourrie par un décalage intellectuel que l’on ressent entre soi et les autres comme étant un abîme absolument infranchissable. Au point de ne pas être loin de se sentir parfois comme un handicapé social, incapable de s’épanouir dans ses relations avec les autres. Oh, cela aurait vite fait de paraître prétentieux : s’agit-il de juger les autres comme stupides et méprisables simplement parce qu’ils ne sortent pas de Sciences Po ou parce qu’ils n’ont pas envie de discourir à 23h00 sur la contextualisation hégélienne ? Ah, si seulement, mes bons amis… Mais il ne s’agit pas la plupart du temps d’aller éprouver des points de convergence philosophique. On en est souvent rendu à simplement espérer trouver quelqu’un capable d’écrire et de comprendre des phrases… Une prouesse, déjà…
Les belles formules ne valant pas les démonstrations pratiques, après les jolies illustrations d’incommunicabilité que je vous avais montrées la fois précédente, en voici deux nouvelles dont je vous laisse juger de la valeur.
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